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En Côte d’Ivoire, l’amnistie accordée le 6 août dernier par le président Alassane Ouattara a permis la libération de Simone Gbagbo et de 800 prisonniers détenus suite à la crise post-électorale de 2010-2011. Les exilés politiques sont également concernés, mais pourtant ces derniers ne semblent pas se bousculer sur la route du retour au pays. Pour des opposants proches du parti FPI de l’ex-président Laurent Gbagbo, cette réticence se justifie par une peur des représailles du pouvoir en place.
Visiblement, la parole d’Alassane Ouattara, aujourd’hui chef de l’Etat, hier ennemi des pro-Gbagbo, ne suffit pas à rassurer les exilés politiques. Ce sont surtout les personnalités politiques du régime de l’ex-président, qui hésitent à rentrer au pays, tant que leur sécurité n’est pas assurée.
C’est en tout cas l’avis du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), mouvement lancé par Charles Blé Goudé, le bouillonnant ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, tous deux poursuivis par la CPI. Devenu parti politique en 2015, le Cojep demande que l’ordonnance d’amnistie se transforme en une véritable loi d’amnistie. Le Dr Patrice Saraka est le président du Conseil de contrôle, d’éthique et de discipline du Cojep : « Depuis que cette ordonnance a été prise par le président de la République, je n’ai pas connaissance que des exilés sont revenus au pays. Donc pour moi, il faut un retour sécurisé de ces exilés. »
Pour ce faire, le Cojep lance une campagne sobrement baptisée « le retour » et compte faire le tour du pays pour sensibiliser les populations. « Dans les campements, dans les hameaux les plus reculés, nous irons partout pour parler à l’ensemble des Ivoiriens. Leur dire que l’heure du retour de la fraternité, l’heure du retour du vivre ensemble est arrivée », poursuit Patrice Saraka.
Mais d’après la frange la plus intransigeante du FPI, ces exilés attendent surtout l’aval du parti pour revenir sur leurs terres. C’est une opération qui prend du temps mais qui est en cours. Une délégation doit bientôt se rendre dans les camps de réfugiés principalement situés au Ghana et au Liberia.
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