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À l’occasion de l’assemblée générale constitutive du parti unifié RHDP, lundi, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a évoqué la présidentielle de 2020… suggérant qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a levé un coin du voile sur son programme pour la présidentielle de 2020, le 16 juillet à Abidjan, lors de l’assemblée générale constitutive du parti unifié, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont il a été désigné président. Étaient présents tous les ministres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié ainsi que des présidents d’institutions issus de cette même formation comme Charles Koffi Diby (Conseil économique et social), Jeannot Ahoussou-Kouadio (Sénat), Théophile Ahoua N’doli (Inspection générale d’État), et le vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan.
Dans une allocution très attendue, le chef de l’État a laissé entendre de manière assez transparente qu’il n’envisageait pas de briguer un troisième mandat, voyant le nouveau parti comme une sorte d’ANC (le parti de Mandela) aux couleurs locales pour conduire les destinées du pays pendant encore des décennies. « Le RHDP est né de la vision clairvoyante de chacun d’entre nous, bien plus importante que nos ambitions personnelles et les ambitions de nos partis. Cette alliance durera, elle vivra. Nous devons travailler main dans la main, le président Bédié et moi pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020 », a-t-il déclaré, provoquant une explosion de joie chez les congressistes agréablement surpris par cette annonce.
Nouvelle classe de dirigeants
Pour le chef de l’État, le monde a changé avec l’émergence d’une nouvelle classe de dirigeants plus jeunes, de Emmanuel Macron, 40 ans, au Premier ministre belge, 38 ans, en passant par celui d’Autriche 31 ans… Une déclaration qui rebat les cartes et ouvre le jeu politique dans la perspective de 2020. Le numéro un ivoirien, qui a accepté de prendre la présidence du RHDP, n’a cependant pas fermé la porte du dialogue avec son allié Henri Konan Bédié, le président du PDCI avec lequel il est allié depuis 2005.
Bédié ne peut pas et ne va pas renier sa signature, selon Alassane Ouattara
Mais des frictions apparues autour du timing de la création du nouveau parti et, surtout, de l’épineuse question de l’alternance en 2020, qui a éloigné Bédié du RHDP. Les délégués de l’assemblée constitutive ont recommandé d’ailleurs la poursuite du dialogue avec Henri Konan Bédié pour que sa formation politique rejoigne le parti unifié. « Nous attendons le président Bédié pour qu’il ratifie les textes du RHDP. Bédié ne peut pas et ne va pas renier sa signature. Adopter les textes du parti unifié après les élections présidentielles de 2020 n’est pas acceptable. Dans ce mariage, pas de divorce. Nous devons rester ensemble », a martelé le président ivoirien.
Des discussions avec Henri Konan Bédié pourraient avoir lieu au cours des prochains jours, selon nos informations. Dans la nouvelle configuration du RHDP, le chef de l’État Alassane Ouattara est le président du parti, la grande chancelière nationale, Henriette Dagri Diabaté, en est la première vice-présidente et Albert Toikeusse Mabri, chef de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), le deuxième vice-président.
Selon les statuts de la nouvelle formation, les dirigeants des partis qui la composent deviennent de facto des membres de la direction, et même présidents d’honneur quand il s’agit d’anciens chefs d’État. En cas d’accord, c’est donc la place que devrait occuper Henri Konan Bédié dans l’organigramme du RHDP.