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En premiers ligne sur le front, les journalistes sont particulièrement exposés au coronavirus, eux qui luttent contre l’infodémie de la pandémie. Pour couvrir cette maladie de virus respiratoire, les reporters de presse sont quotidiennement sur le terrain. Ils sont au contact des malades réels ou potentiels, et pas assez protégés par des équipements adéquats.
Hallucinant de voir aujourd’hui, des journalistes agglutinés pour des interviews, téléphones et dictaphones tenus à quelques centimètres du locuteur. Les risques sont énormes. Non seulement, les reporters ne se tiennent pas à distance sécuritaire de leurs clients et entre eux-mêmes, ils sont regroupés en essaim autour d’une personnalité pour lui arracher quelques mots. Si les rédactions se sont mises au diapason des dispositifs de lave-main et de désinfectants, elles peuvent pour leur personnel, revêtir les micros simples ou à bonnette de film à défaut d’utiliser une perche !
Au ministère de la santé, de généreux donateurs font la queue pour apporter leur soutien sous les projecteurs des médias. On peut observer qu’un même media change ses reporters à chaque passage d’un bienfaiteur devant les autorités sanitaires. Pourquoi ne pas garder la même équipe pour plusieurs activités qui se déroulent sur un même lieu ? A la fin de chaque cérémonie, les organisateurs se prêtent aux questions des journalistes dans une ambiance qui ne cadre pas vraiment d’avec les actions préventives prônées par le gouvernement !
Des hommes et femmes de médias ont probablement côtoyé ces gouvernants, dirigeants leaders et anonymes qui ont contracté le virus. L’on est toujours anxieux et stressé à l’idée de savoir que la personne avec laquelle nous avions échangé il y a à peine trois jours est diagnostiquée positive. Sans céder à la psychose, nos journalistes doivent continuer à faire leur travail avec plus de précautions. Le COVID-19 a déjà touché 484 personnes au Burkina selon les chiffres officiels de la Coordination nationale de riposte contre la maladie. En Afrique de l’ouest, le Burkina recule de deux places. Désormais, la Côte d’Ivoire porte le maillot jaune avec 533 cas confirmés, elle est talonnée à la veille du week-end pascal par le Niger avec 491 cas positifs.
AG IBRAHIM MOHAMED