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Les exportations de pétrole sont suspendues dans l’Est de la Libye, depuis ce lundi matin. Cet arrêt représente un manque à gagner de 850 000 barils par jour. Une crise pétrolière mais surtout politique entre les deux forces qui se disputent le pays.
La décision est exceptionnelle. La Compagnie nationale libyenne de pétrole a décrété l’état de force majeure. Depuis, les ports de Zouetina et al-Hariga, au nord-est, sont à l’arrêt. Cette compagnie est loyale au gouvernement d’Union nationale, basé à Tripoli, et reconnu par la communauté internationale.
En mettant fin aux exportations et, par conséquent, à la production, Tripoli cherche à bloquer le maréchal Haftar qui contrôle le croissant pétrolier et tout l’est du pays. En effet, il y a une semaine, Khalifa Haftar a interdit aux navires pétroliers d’accoster dans les ports de l’Est, sans la permission des autorités parallèles qui sont à ses ordres.
Jusqu’ici, ces autorités contrôlaient la région du croissant pétrolier mais laissaient la gestion des sites à la Compagnie nationale basée à Tripoli, conformément à une résolution des Nations unies.
Ce revirement durcit ainsi davantage le rapport de forces entre le gouvernement d’Union nationale et le maréchal Haftar, engagés dans un véritable bras de fer.
Cependant, pour Philippe Sébille-Lopez, docteur en géopolitique spécialiste des enjeux énergétiques, au-delà de la surenchère dans les déclarations, cette décision pourrait porter préjudice à Tripoli dont les revenus reposent essentiellement sur le pétrole.