Crises au Congo: le bilan sévère et les propositions des évêques

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Dette publique, « corruption », conflit civil: les évêques du Congo-Brazzaville ont dressé un bilan sévère des maux qui frappent le pays, sans ménager le pouvoir, auquel ils demandent « un dialogue politique » et un « audit de la dette », ni ses partenaires extérieurs.

Petit pays pétrolier de cinq millions d’habitants, proche de la France et sous vigilance étroite du Fonds monétaire international (FMI), le Congo-Brazzaville porte le poids d’une dette supérieure à son PIB qui appauvrit sa population et tente de sortir d’un conflit civil dans la région du Pool, au sud de Brazzaville, qui a fait 138.000 déplacés.

« Toutes ces difficultés » viennent du changement contesté de Constitution par référendum en octobre 2015, qui a permis la réélection tout aussi contestée du président Sassou Nguesso en mars 2016, affirment les évêques après une réunion à Brazzaville les 8 et 9 mai.

« Comment comprendre qu’après des années fastes de boom pétrolier, le Congo soit en récession économique? Cette situation n’est-elle pas trop vite attribuée à la chute des prix du baril sur le marché international? », s’interrogent-ils dans un long message publié jeudi sur leur site.

Ils dénoncent la dette du Congo-Brazzaville à l’égard de la Chine -40% du total- et « l’éternelle pratique des préfinancements pétroliers avec les traders, qui a également contribué à alourdir le niveau d’endettement ».

Ils demandent aux gouvernements étrangers -la France est l’autre grand partenaire du Congo- « de surveiller les pratiques de corruption de leurs ressortissants qui ruinent tant » le pays.

Les évêques demandent au FMI, sur le point de conclure un accord de relance avec Brazzaville, de tout faire « pour que la lutte contre la corruption, la concussion et la promotion de la bonne gouvernance demeurent des critères intangibles pour la signature d’un programme éventuel ».

Ils réclament aussi un « corps indépendant » pour « réprimer la corruption » et demandent aux partenaires étrangers d’aider « les Congolais à recouvrer l’argent gardé impunément chez vous ».

Ils suggèrent de « faire un audit de la dette du Congo, de tous les projets réalisés particulièrement dans le cadre de l’accord de coopération avec la Chine et autres pays concernés ».

En conclusion de leur lettre, les évêques proposent au gouvernement d' »ouvrir un dialogue politique le plus large possible ».

Sans faire allusion à l’actuel procès de l’ex-chef d’état-major et candidat à l’élection présidentielle Jean-Marie Michel Mokoko, les évêques soulignent le besoin d' »une justice équitable et indépendante » et demandent de « libérer toutes les personnes en prison à la suite des contentieux politiques ».

Concernant l’accord de paix annoncé fin décembre dans la région du Pool, après 18 mois de conflit à huis clos entre l’armée et des rebelles, les évêques affirment: « Il faudra aller plus loin »: « Les morts et les destructions dans ce département appellent justice et réparation ».

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