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Crises intercommunautaires: il faut sonner la fin de la récréation

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C’en est trop maintenant. La coupe a débordé. Le mal a assez duré au Mali, au Burkina et alentours de monter les uns contre les autres alors que de tout temps avec nos ancêtres auparavant, on s’enrichissait des différences de cultures, de langues, de principes de vie, de normes de comportement, de valeurs, etc. N’est-ce-pas idiot de penser en terme d’ethnie, de tribu, de race, d’esprit de parti, de régionalisme, comme on le fait aujourd’hui de plus en plus ?

En toute logique, on ne peut soutenir, que le mépris social ou les a priori des uns contre les autres, viennent détruire notre commune vouloir de vie commune dans une nation riche de ses sociétés plurielles.

Je crois que ce n’est plus un secret pour personne. Après tellement de faits, de preuves accablantes à l’encontre de leurs bourreaux connus et identifiés, d’aucuns cherchent purement et simplement à pousser les jeunes générations fulbe et non fulbe (Peuls), en perte de repères, nées entre 1999 et les années 2000, à vivre dans leur cœur la peur, la haine, le désir de vengeance, à ne pas laisser leur bourreau s’en tirer facilement comme ça. Vu les situations déplorables en cours, à Djibo, Bankass, Fada, et très récemment au fin fond de Kaya, c’est comme si on veut les amener à leur propre destruction sans qu’ils s’en aperçoivent, à pourrir leurs esprits, à miner toute tentative de dialogue, de rapprochement, d’amour de l’autre citoyen appartenant à la même nation.

En effet, dans leur propre pays, tout innocents et tout le temps opprimés, sans participation aux affaires publiques, une restriction majeure de leurs déplacements est en cours. On les pousse à laisser vacantes les terres où ils vivaient auparavant depuis des temps immémoriaux. Souvent on les tue comme des vaches dans un abattoir, si on les dépouille simplement pas de leurs biens ou les emprisonne arbitrairement sans que la presse ou la Croix Rouge n’en parle. Une cruelle vexation jusqu’à quand ? Une tragédie sans fin qui n’émeut plus personne. Surtout pas la Justice du pays, ni les organisations de l’homme, ni au plus haut sommet de l’Etat, ni les leaders d’opinion, ni les artistes, ni les éditorialistes, ni les « Maisons des Nations-Unies ». Personne ne veut « secouer le cocotier », exercer des pressions sur le gouvernement qui doit absolument prendre au premier chef sa responsabilité. On préfère plutôt appliquer la politique de l’autruche, raser les murs, faire profil bas, laisser s’empirer cette situation alarmante qui pourrait aller plus mal contre toute la Nation entière dans les temps à venir.

Ainsi, lorsqu’ils assouviront cette soif qui les tracasse, cette douloureuse obsession de se rendre justice et qui les plonge dans la flamme de la colère ou la rancœur au quotidien, il leur sera très difficile de sortir de la spirale négative et dramatique tant attendue par les ennemis de l’Afrique de l’ouest. Une cruauté inutile qui ne sert que les « chaînes de valeur » de l’industrie de l’armement tapis dans l’ombre et qui se frotte les mains aujourd’hui dans les pays du Sahel, parce que les gouvernements en premier sont devenus leur client prestigieux le plus acharné, ainsi que les milices impitoyables, qui nous frappent par surprise et puis s’évanouissent aussitôt dans la nature, laissant le voisinage s’accuser les uns les autres.

Qu’on se le tienne pour dit, je ne tiens pas les Occidentaux responsables de nos failles, dépravations et autres bassesses. Mais il est clair que le faux prétexte du terrorisme soi disant religieux est entrain de devenir au fur et à mesure sous nos cieux un business très rentable pour certains de nos propres frères africains. La vente des armes, ou le fait de prendre le loisir à travers les médias et autres moyens, de semer la peur, la discorde, la guerre, la haine ethnique avec à la clé de nombreux morts qui mériteraient la vie, font tourner le business de certains et c’est pour cela qu’ils en ont fait leurs chasses gardées.

Les faits sont là et incontestables. Ils feront tout pour que leur business ne se meurt pas dans le tout nouveau marché de l’Afrique de l’Ouest. Maintenant, nous laisserons-nous embarquer dans leur agenda pour que s’effondre le bien-vivre ensemble chez nous ?

Dian Diallo

Dian DIALLO

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  • Commenter :merci frère tu a tout dit plus rien à ajouter attendons de voir la réaction des autorités

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