Un message qui en dit long sur la détermination de l‘Église catholique à tenir tête au régime de Joseph Kabila. Dans un communiqué de presse rendu public le 19 février, après une assemblée plénière des évêques, la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) a demandé au peuple de la RDC et plus particulièrement aux membres de l‘Église catholique de « demeurer debout et vigilants » jusqu‘à « l’avènement d’un État de droit ».
C’est donc clair. L’interdiction décrétée par les autorités kinoises est loin de dissuader les évêques qui entendent organiser une marche pacifique le 25 février. La troisième après celles des 31 décembre et 21 janvier derniers réprimées presque dans le sang, puisque la répression de la première aurait fait au moins sept morts d’après les estimations de l’ONU.
Si l‘Église catholique se montre remontée contre le pouvoir de Kabila, c’est en raison de la « barbarie », selon le Cardinal Laurent Monsengwo, affichée par les forces de l’ordre lors des manifestations du 31 décembre dernier. Manifestations qui consistaient à demander au pouvoir de respecter l’accord dit de la Saint-Sylvestre.
Conclu sous l‘égide de l‘Église catholique le 31 décembre 2016, cet accord entre pouvoir, opposition et société civile prévoyait notamment l’organisation des élections générales dont présidentielle en décembre 2017. Mais, les élections n’ont plus eu lieu et le président Kabila dont le mandat avait pris fin en novembre 2016 devait continuer de diriger le pays. L’arbitrage de l‘Église s’est donc annihilé face à l’intransigeance du régime de Kabila.
La RDC n’est pas le seul pays africain où l‘Église se mêle aux affaires politiques. L‘Église catholique du Togo a émis une série de propositions à la classe politique pour une résolution efficace de la crise politique qui frappe le pays depuis près de 7 mois. Dans une lettre adressée le 11 février prélude au dialogue en cours depuis lundi, la conférence épiscopale du Togo (CET) a appelé à « la réhabilitation de la Constitution de 1992 dans son intégralité, avec toutes ses implications juridiques, et des élargissements enrichissants si nécessaire ».
Et dans les années 1990, l‘Église catholique avait contribué à rompre avec les régimes monopartites. Comme au Congo et au Bénin où les évêques ont réussi à faire plier les régimes de Sassou et de Kérékou. Les parlements de transition issus des conférences nationales souveraines ont conduit ces pays à la mise en place d’institutions démocratiques symbolisée par l’organisation quasiment transparente et apaisée des élections.
Ce qui n’a pas été le cas pour le Zaïre (actuelle RDC). La conférence nationale souveraine conduite par Monseigneur Laurent Monsengwo n’a pas produit les résultats escomptés. Le pays n’a pas franchi un seul pas vers la démocratie. Et même le Premier ministre Etienne Tshisekedi avait été balayé d’un revers de la main par Mobutu sous le regard quasiment impuissant de l‘épiscopat.
Mais, ce n‘était pas la première fois que Mobutu triomphait de l‘Église catholique. Dans les années 1970, le « Grand léopard » avait réussi à réduire au silence le Cardinal Joseph Albert Malula. En dénonçant avec virulence la gouvernance Mobutu marquée par la pauvreté et la brutalité, Malula fut victime des campagnes d’intimidation de la part du régime. Poussé à l’exil, il fallut l’intervention du Vatican pour qu’il retourne à Kinshasa. Le Prélat décide ainsi de faire profil bas jusqu‘à sa mort en 1989. Et Mobutu était formel là-dessus : “Si en Belgique, les curés se mêlent des affaires politiques, tant mieux. Mais, pas chez moi. D’ailleurs le Christ est formel : à Dieu, ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César”.
Aujourd’hui encore, il n’est pas exclu que le combat de l‘Église catholique puisse mourir de sa belle mort face au régime de Joseph Kabila. Si en effet, l‘épiscopat congolais peut à résister la répression « kabiliste », un autre obstacle, d’ailleurs, le plus dangereux semble se dresser devant lui : la corruption ou le clientélisme. Il est donc probable que des membres d’autres confessions religieuses se désolidarisent de leurs collègues pour faire allégeance.
Il y a aussi les affinités politiques basées sur l’ethnie surtout. Un pasteur ou prêtre issu de la même région qu’un dignitaire du pouvoir peut être tenté de privilégier les « liens de sang » au détriment de l’intérêt général du pays.
Et la RDC ne saurait faire exception. Tant l’Afrique a toujours donné l’impression de se répéter dans le temps et dans l’espace.
http://fr.africanews.com/2018/02/21/crises-politiques-en-afrique-le-difficile-role-des-religieux/
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