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Culture: la diversité culturelle, une opportunité pour le Burkina Faso

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L’UNESCO à travers sa convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, de 2005 définie la diversité culturelle comme la multiplicité des formes d’expression des cultures des groupes et des sociétés. Ces expressions culturelles se transmettent au sein des groupes et des sociétés et entre eux, ainsi que de génération en génération. Quelles sont les enjeux de la diversité culturelle pour le Burkina Faso? Et comment le département en charge de la culture compte-il parvenir à la promotion de la diversité culturelle? FasoPiC s’est entretenu avec Boukary Koala à cet effet.

FasoPiC (FP): présentez-vous à nos internautes.

Boukary Koala (BK): Je m’appelle Koala Boukary, assistant des affaires culturelles et secrétaire général des travailleurs de la culture des arts et du tourisme.

FP: quelle définition le ministère en charge de la culture fait de la diversité culturelle?

BK: le ministère s’approprie la définition faite par l’UNESCO qui la définit comme étant l’ensemble des traits distinctifs, affectifs, et matériels qui caractérisent un groupe social. Outre les arts et les lettres, on peut ajouter les modes de vie, les systèmes de valeurs (la croyance et les traditions) et les droits fondamentaux.

FP: Quel est l’État des lieux de la diversité culturelle au Burkina Faso?

BK: la culture est un instrument mondial qui tire ses fondements et sa définition par l’Unesco. Le Burkina Faso est composé essentiellement d’une soixantaine d’ethnies et cette diversité culturelle est bien visible. Tout cela était d’ailleurs vu depuis les année 70 dans un contexte mondial où tous étaient rivés pour parler de la diversité culturelle dans la partie sacrée (musique, littérature). A cette rencontre des voix se sont levées dans le monde pour dépeindre le tableau car des théories faisaient croire en son temps que le développement était basé sur l’économie, la politique, etc. C’est alors que d’autres ont fait cas de la dimension culturelle. Il fallait des modèles pour prouver ce développement et la condition humaine devrait être au cœur de ce développement. Donc, il fallait la promouvoir. Dans notre pays il faut travailler pour amorcer le développement à travers la culture.

FP: Quels sont les enjeux de la diversité culturelle pour le Burkina?

BK: C’est de travailler à ne pas perdre la destination Burkina. Nous devons préserver nos valeurs endogènes et travailler à les enrichir. Nous devons aussi nous ouvrir au monde à travers la coopération culturelle. Cette ouverture ne veut pas dire qu’il faut perdre de vue nos valeurs. Il faut travailler à occuper le terrain.

FP: Comment peut-on arriver à cela?

BK: De plus en plus nous parlons d’industries culturelles et créatives ; ce qui veut dire que la création, la diffusion, doivent être des produits de qualité. Il faudra qu’on injecte un peu plus de moyens à outiller les acteurs pour que les produits soient prisés par le monde. Cela demande un travail en amont et en aval c’est à dire qu’il faut bien créer et avoir une machine commerciale qui permet de produire en quantité et de bien vendre.

FP: Que fait le département de la culture pour la promotion de ses valeurs?

BK: Au Burkina c’est une opportunité parce qu’on observe sur le terrain depuis les années 2000 qu’il y a beaucoup de manifestations culturelles qui sont tenues à de bonnes dates ; le SIAO, le FESPACO pour n’en citer que ceux-là. Cela montre qu’il y a un travail qui est fait au niveau règlementations juridiques pour permettre à ces acteurs de mener à bien leurs activités. Cela c’est de la promotion visible. Il y a aussi des appuis techniques et financiers qui sont faits régulièrement aux acteurs même si ce n’est pas suffisant. Cependant il y a aussi des difficultés qu’il ne faut pas négliger.

FP: vous aviez tantôt parlé de difficultés; quelles sont celles auxquelles le ministère fait face?

BK: La difficulté majeure est que la population à la base ne s’approprie pas le développement culturel. La décentralisation culturelle tarde à prendre. En principe ce sont les collectivités qui doivent,elles mêmes désignées leurs destinations et l’État vient en appui. Aussi il y a la difficulté infra structurelle. Il y a les salles de ciné qui sont en état de délabrement, les directions provinciales sont en émiettement car elles n’ont pas les moyens pour mener à bien les activités. Donc pour tout besoin il faut se ruer vers la capitale pour demander un financement. En plus de cela, il faut relever la faiblesse du budget national alloué au secteur de la culture. Jusqu’à présent elle est très minime. 0,37% du budget national c’est quelques petits milliards avec tous ce que vous connaissez comme acteurs qui rodent autour de ce secteur. Comprenez qu’on ne peut pas prendre en charge tous ces aspects. Également il y a des textes qui ne sont pas appliqués. Les lois, les décrets et les arrêtés sont là mais la mise en œuvre traine.

FP: quelle est la part contributive du secteur culturel au PIB?

BK: En 2007, elle était à 3% et il est maintenant demander avec le PNDES d’atteindre une croissance de 7%. Cela est un défis qu’on a lancé au secteur qui est alors à relever mais avant le budget alloué à la culture doit être revu. Avec un budget de 0,37% c’est difficile d’atteindre les 7% d’ici 2020.


Propos recueillis par Mireille Bailly

Annick KABORE

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