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L’année 2019 sera la plus féconde en tueries dans la sous-région africaine en proie à une insécurité grandissante. Des attaques meurtrières d’une sauvagerie inouïe se multiplient au quotidien contre des cibles civiles et militaires. Les violences qui se sont propagées aux pays sahéliens, se mêlent souvent à des conflits intercommunautaires et religieux. Ces violences empiètent parfois sur les frontières des pays côtiers : Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire…
Au Burkina Faso, 238.000 personnes ont dû fuir leurs foyers en raison des violences et des attaques terroristes, selon un bilan publié le 15 août dernier par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Selon un bilan officiel du ministère en charge de Défense, du 4 avril 2015 au 16 juin 2019, le Burkina Faso a subi 283 attaques terroristes qui ont fait 524 morts. De janvier 2019 à ce jour, le pays a enregistré plus de 100 attaques terroristes !
Au Mali, plus de 600 civils ont été tués depuis le début de l’année dans les attaques perpétrées principalement dans le centre du pays, affirme l’OCHA dans son bilan, en date du 28 juin dernier. 400 civils et 150 soldats (maliens et étrangers) ont trouvé la mort rien que dans le premier trimestre de 2019. Le nombre de personnes déplacées internes fuyant ces violences est estimé à environ 120 000. Plus de 136.000 maliens se sont également réfugiés dans les pays voisins.
Au Niger, 252 attaques attribuées aux groupes armés terroristes ont été répertoriées entre janvier et août 2019 avec plus de 250 civils tués et près de 240 autres enlevés dans les régions théâtres d’attaques terroristes, selon un rapport de l’ONU.
Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et colosse fragile, près de 35 000 personnes ont perdu la vie dans ces violences qui ont fait plus de deux millions de déplacés. Le plus puissant des états ouest africains peine lui-même à apporter une riposte âpre aux assaillants !
Tout ce bilan macabre par manque de vision, de stratégie et du refus de s’inscrire dans la logique du combat asymétrique.
Le père de la nation tanzanienne et panafricain convaincu, Julius NYERERE avait une bonne vision lorsqu’il déclarait : « Alors que les grandes puissances ont atteint la lune, en sont revenues et communiquent avec les étoiles, nous essayons toujours d’atteindre le village, et le village semble de plus en plus inaccessible ». Le village, « notre beau village qui se mire au clair ruisseau » se meurt lentement et dans l’indifférence.
Ag Ibrahim MOHAMED
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