Comment amener la population à s’intéresser plus aux énergies renouvelables ? Dimitri TIENTEGA, étudiant à l’Institut de formation en technologie solaire appliquée, a eu l’initiative depuis 2019 de véhiculer le message de la promotion de ces énergies et l’efficacité énergétique à travers une compétition de débat dénommée « Débats énergétiques ». En pleine préparation de la troisième édition après une première et deuxième édition jugées satisfaisantes, FasoPiC TV a reçu, Dimitri TIENTEGA, promoteur de la compétition à son émission l’Univers des jeunes. Au cours de cet entretien, il était question pour M.TIENTEGA de dresser le bilan de deux éditions passées et faire l’état des lieux des préparatifs de la troisième édition à venir.
FasoPiC : Vous êtes promoteur d’une compétition d’art oratoire appelé « Débats énergétiques », de quoi s’agit-il exactement ?
Dimitri TIENTEGA : « Débats énergétiques » est un concours scientifique de débat oratoire pour la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. C’est un concours qui a été initié en 2019 et qui concerne les étudiants qui évoluent dans le secteur de l’énergie renouvelable, génie électrique et autres.
FasoPiC : D’où vous êtes venue l’idée d’organiser cette compétition et quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
Dimitri TIENTEGA : En 2015, j’ai eu à participer à de nombreux concours d’art oratoire que ce soit sur le plan régional ou national. C’est de là qu’est née ma passion pour l’art oratoire. En 2018, lorsque j’ai été admis à l’institut de formation en technologie solaire appliqué, j’ai découvert une autre passion : les énergies renouvelables. Comment réussir à vivre en même temps ces deux passions ? C’est là que l’idée m’est venue de m’inspirer de ces compétitions et pouvoir initier les « débats énergétiques » pour la première fois en 2019.
Cette activité vise un certain nombre d’objectifs. Premièrement, nous voulons contribuer au renforcement des capacités des étudiants qui sont dans le secteur des énergies parce que force est de constater que ces étudiants reçoivent des formations techniques et scientifiques durant leur cursus. A la fin de leur formation très peu arrivent à se vendre sur le terrain. Ils se retrouvent face à des employeurs qu’ils ont des difficultés à convaincre. Deuxièmement, nous voulons à travers cette compétition faire la promotion des énergies renouvelables pour l’atteinte de l’autosuffisance de l’énergie au Burkina Faso. Les chiffres ont démontré qu’au Burkina Faso, pour ce qui est de l’annuaire statistique 2019 du ministère de l’énergie, il nous a été signifié qu’en 2019 le Burkina Faso dépendait de 55 % de la production étrangère. Pourquoi rester toujours dans cette dépendance alors que nous avons le soleil en abondance ? Et si la population adhère à l’utilisation de cette énergie, on arrivera à se défaire de ce problème de dépendance. Voilà pourquoi nous voulons à travers cette activité faire la promotion des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique afin de réussir la transition énergétique. Troisième objectif, cette activité est une forme de participation citoyenne des jeunes, car à la fin de chaque débat nous faisons la synthèse des propositions faites par les jeunes au cours de la compétition que nous remettons aux décideurs politiques à savoir le ministère des énergies et les ONG qui œuvrent pour l’émergence du secteur de l’énergie. La finalité est de les orienter sur les politiques énergétiques à mettre en œuvre pour les années à venir.
FasoPiC : Pouvez-vous nous faire un bilan de la première et de la deuxième Edition ?
Dimitri TIENTEGA : De la première édition jusqu’à la deuxième, il faut dire que le bilan est satisfaisant. A la première édition on a eu cinq équipes parce que la compétition était limitée seulement aux étudiants de l’université Joseph Ki-zerbo. Dès nos premiers pas, on a eu un partenariat avec le ministère de l’énergie et beaucoup d’autres entreprises, car ils ont trouvé le projet pertinent. Aussi, grâce à cette compétition, beaucoup d’étudiants ont pu avoir des stages et d’autres ont même été embauchés. Il y a de quoi se réjouir. La deuxième édition a été encore plus satisfaisante parce qu’en plus des partenaires nationaux qui se sont engagés avec nous, il y a eu ce partenariat à l’international à travers la coopération autrichienne et on a eu plus d’écoles qui y ont pris part.
FasoPiC : En 2021, c’est la troisième Edition des débats énergétiques. Comment se passent les préparatifs et quels sont les résultats attendus ?
Dimitri TIENTEGA : Nous avançons sereinement dans les préparatifs de la troisième édition. Actuellement, nous sommes à la phase des inscriptions des écoles. Il faut noter que cette année les étudiants de la ville de Bobo ont été pris en compte et le comité d’organisation de la ville de Bobo a été installé et nous travaillons en synergie pour les rencontres avec les étudiants et les partenaires pour pouvoir mener à bien cette activité. Pour ce qui est du résultat attendu, il faut dire que cette année nous comptons former 100 jeunes en technique de prise de parole en public et en technique de promotion des énergies renouvelables et aussi renforcer notre document de propositions pour ce qui est de l’avis des jeunes sur la question énergétique au Burkina Faso et dans la sous-région.
FasoPiC : Quel message avez-vous à l’endroit des étudiants et des responsables d’universités et d’instituts ?
Dimitri TIENTEGA : Mon message, c’est déjà remercier les différents responsables d’écoles et les étudiants pour la confiance qu’ils nous ont portée dès nos premiers pas. Nous les invitons à s’activer pour s’inscrire massivement, car cette année, la compétition est ouverte aussi aux associations qui évoluent dans l’énergie et l’environnement. Nous invitons aussi les autres étudiants qui ne seront pas candidats à y participer, car même étant dans les tribunes, on peut apprendre quelque chose.
Retranscrit par Aubin OUEDRAOGO et Juliette R. TOUGRI (stagiaire)
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