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Débits de boissons à Ouagadougou : Quand le nombre de clients n’est pas synonyme de bonnes affaires

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Selon une enquête de la police municipale, la ville de  Ouagadougou à elle seule compte près de trois mille huit cents (3800) débits de boissons. Des débits de boisson qui ne désemplissent pas, et ce, malgré le contexte économique difficile du pays. Un contraste que Radars Info Burkina a voulu comprendre en s’intéressant à ce secteur d’activités.

C’est un secret de Polichinelle, la situation socio-économique des  Burkinabè est difficile. Le salaire moyen au Burkina  serait de cent quinze mille (115 000) francs CFCA. La crise sociopolitique qu’a connue le pays a freiné l’économie nationale, touchant ainsi beaucoup de secteurs d’activités.

Toutefois, le secteur des débits de boissons semble faire l’exception. En effet, selon une enquête de la police municipale, la ville de Ouagadougou à elle seule compte plus de trois mille huit cents (3800) débits de boissons. De cette enquête, on retiendra que la ville de Ouagadougou compte: 279 bars, 1.383 buvettes, 1.705 kiosques, 93 jardins, 25 boîtes de nuit, 99 caves, 286 cabarets, 250 restaurants. A chaque recoin de la ville, on trouve au moins un débit de boissons. Très souvent bondé de monde, le parking débordant sur les voies publiques, des véhicules et  des motocycles à perte de vue, on a à chaque fois l’impression qu’ils ne désemplissent jamais. Jeunes ou vieux, tous s’y rencontrent.

L’apparence est souvent trompeuse et selon certains gérants de ces lieux, cette maxime s’applique bien aux débits de boissons.  «  Nous ne faisons pas exception à la règle. Quand il y a une crise dans un pays cela  touche tous les secteurs d’activités. Les bénéfices d’un maquis ne se calculent pas à partir du nombre de clients, mais de la consommation. En effet, un client peut prendre une bouteille pendant toute une soirée. Aussi, quatre (04) personnes peuvent  prendre  deux (02) bouteilles pour se partager. Ce qui fait qu’on ne doit pas se fier au nombre de clients pour estimer les revenus d’un maquis », explique Abdoulaye ILBOUDOU, gérant d’un maquis.

Selon monsieur ILBOUDO, leurs recettes dépendent aussi de la bourse des clients. Si les gens ne s’en sortent pas financièrement, nous sommes aussi affectés, car la consommation de boissons prend ipso facto un coup. « Les maquis ont beaucoup de difficultés en ce moment, parce que chez nous par exemple les recettes ont baissé de près  de 50%. En effet, avant, un client pouvait par exemple dépenser plus de six cent mille francs CFA (600.000) en une nuit. Aujourd’hui, cette personne se retrouve à prendre une ou deux bouteilles. Le train de vie à vraiment changé. L’argent ne circule plus dans le pays. Tu peux voir un maquis où il n y a même plus de place pour s’assoir, mais la recette peut ne même pas atteindre trois cent mille (300.000) francs CFA la nuit. Les gens viennent juste pour les retrouvailles avec les amis et pour changer d’air et non pour consommer », déplore-t-il.

Cependant, monsieur ILBOUDO note qu’il y a tout de même des maquis qui arrivent toujours à tirer leur épingle du jeu. « Tout de même, il y a des maquis qui marchent bien en ces temps de vaches maigres. Ces maquis ont une clientèle jeune qui peut dilapider près de cinq cent mille (500.000) francs CFA en une nuit. Ce sont des jeunes qui très souvent, s’adonnent à des activités pas très recommandables », note-t-il.

A l’instar de monsieur ILBOUDO, ASSAMOA Deri gérant de maquis, lui aussi subit les effets néfastes de la crise financière actuelle. «  Dans notre maquis, nous connaissons aussi la crise, parce que il y a des jours où ça marche et d’autres où le marché est morose. Le marché n’est plus stable, car la consommation des clients a beaucoup diminué. Maintenant, beaucoup consomment juste une à deux bières. Ce qui n’est pas vraiment rentable vu les charges que nous avons, en l’occurrence l’électricité et le personnel qui est devenu très coûteux en ce moment », confie-t-il.

Mireille Bailly

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