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Paris, le 26 mars 2020
Camarades étudiant.e.s,
L’actualité nationale et internationale est marquée par la crise sanitaire due à la pandémie de COVID-19. Cette maladie apparue en Chine en décembre 2019 a fait, à ce jour, plus de 22 000 morts et touché près d’un demi-million de personnes (ECDC).
En l’absence de traitement curatif avéré à ce jour, la prévention est la méthode la plus appropriée. C’est pourquoi des mesures barrières à savoir la distanciation sociale, l’hygiène des mains, les dépistages plus ou moins massifs, les confinements plus ou moins drastiques d’un pays à l’autre etc. ont été prises à travers le monde par les décideurs politiques guidés par les conseils scientifiques.
Cette crise sanitaire, qui montre que le système capitaliste mondial est un « géant aux pieds d’argile », a contraint vraisemblablement les néo-libéraux à recourir à l’État providence : plan de relance économique aux USA, plan de sauvetage économique en France « pour limiter aux maximum les faillites d’entreprises, rassurer les marchés » (L’Express du 25/03/2020).
Ainsi, les théories libérales ont vite été rangées dans les tiroirs, comme l’avoue le Président français Emmanuel Macron en ces termes « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ».
Camarades étudiant.e.s
Ces mêmes lois du marché, à travers les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS), ont contraint nos pays à se désengager des secteurs sociaux dont la santé et l’éducation qui ne seraient pas des secteurs productifs. Malgré les interpellations des organisations authentiques de lutte de notre pays, les gouvernements successifs sont restés fidèles aux injonctions du FMI et de la Banque mondiale. Conséquence, depuis les années 1990, le Burkina n’a pas été doté d’infrastructures sanitaires à même de répondre aux besoins des populations. C’est donc dans un contexte de faillite totale de notre système sanitaire que le COVID-19 intervient. Ce contexte est aussi marqué par une crise sociale mettant toutes les couches de notre peuple, y compris les travailleurs de la santé, en lutte pour de meilleures conditions de vie, d’études et de travail.
Pendant que sous d’autres cieux le climat social a été détendu pour permettre de gagner le combat contre le COVID-19, au Burkina, le gouvernement a pris des mesures antisociales (suspension de salaires de travailleurs ; prises de mesures de quarantaine, fermetures de marché et yaars sans mesures d’accompagnement ; encouragement à user de sévices corporels sur des personnes prises pour non-respect du couvre-feu …) augmentant la vulnérabilité de la population et semant les germes de la division, des mesures préjudiciables à la lutte contre la maladie.
Le nombre de personnes infectées au Burkina Faso par ce virus est passé très rapidement de 2 cas confirmés, à la date du 9 mars 2020, à 152 cas à la date du 25 mars avec malheureusement 7 décès ; chiffres probablement sous-estimés avec un système de santé défaillant, mis à mal par trois (3) décennies d’application des PAS, des agents de la santé mal équipés et sous-payés, l’inaccessibilité des tests pour les gens du peuple et une prise en charge déplorable des personnes atteintes.
Camarades étudiant.e.s,
Face à cette situation de « guerre sanitaire » où chaque nation cherche à protéger sa population où qu’elle soit, l’Ambassade du Burkina en France reste totalement indifférente quant à la protection des burkinabè vivant en France et surtout des étudiant.e.s dont certain.e.s se retrouveront probablement sans aucun revenu dans un contexte de confinement pour plusieurs semaines sur le territoire français.
Au regard de ce qui précède, l’AEBF :
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