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Dans la matinée du 15 janvier 2019, les élèves des lycées et collèges de la ville de Dori, à l’instar des autres élèves du Burkina Faso, ont observé un mot d’ordre de débrayage des cours. Et cela dans le souci d’interpeller les plus hautes autorités de trouver une solution avec la coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) afin que l’on puisse lever la suspension des évaluations dans les écoles publiques observée par les enseignants depuis maintenant près de trois (03) mois pour non-satisfaction de leur plateforme revendicative par le gouvernement.
De ce fait, ils se sont rendus à la Direction régionale des enseignements postprimaire et secondaire et au Gouvernorat du Sahel pour remettre une correspondance aux autorités. Et c’est au Gouvernorat, à la surprise générale, que les forces de l’ordre notamment la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) a opposé une répression féroce aux élèves venus manifester de façon pacifique. Cette attitude de nos forces de l’ordre a causé désolation et colère au sein de la population car ayant conduit à plusieurs dégâts et fait beaucoup de blessés au sein des élèves et même d’autres citoyens qui se trouvaient par coïncidence sur les lieux de la course-poursuite.
Par ailleurs, nous avons appris ce jour 18 janvier 2019, qu’une très forte équipe des éléments de l’armée a été déployée tôt ce matin tout autour du Gouvernorat pour réprimer de nouveau ces élèves. En effet, ces élèves avaient pris comme décision de manifester une fois de plus ce 18 janvier afin que le Gouverneur prenne la peine de recevoir enfin leur écrit ; mais à travers des interventions des personnes et structures ressources de la ville de Dori, ils ont décidé de surseoir cette manifestation. Aussi à cette occasion, des propos violents de certains éléments de l’armée à l’endroit des élèves ont été enregistrés. Ces propos dénotent la volonté manifeste et l’état d’esprit de nos autorités de s’en prendre sans pitié aux élèves sans défense.
Nous rappelons aux autorités que le véritable combat qui doit être mené est celui contre les forces du mal qui endeuillent au quotidien les Sahéliens et les Burkinabés de façon générale. De ce fait, il est inutile d’utiliser les ressources humaines et financières de l’Etat pour mener un combat dont la sagesse et l’esprit de dialogue de nos autorités pouvait prévenir. Ces ressources pourraient bien être utilisées sur d’autres champs de combat qui sont légion dans notre localité.
Au regard de cette situation, la section provinciale du Séno du mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP/SENO) :
Fait à Dori, le 18 janvier 2019
Le Président de la section Abdoulaye Hoeffi DICKO
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