Déguerpissements des habitants zones non loties: des femmes expriment leur ras-le-bol à Ouagadougou

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Dépassées par les déguerpissements, et les injustices faites à leur égard au profit de sociétés immobilières, les femmes des zones non loties et à lotissement litigieux de la commune de Ouagadougou ont battu le macadam ce mardi 20 octobre 2020, à travers une marche meeting. Elles ont marché jusqu’à l’Assemblée nationale, pour remettre une lettre au premier responsable de l’institution.

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Bibata Tassembedo, porte parole de la CADDL.

Elles étaient nombreuses ces femmes des zones non loties à répondre à l’appelle de la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL). Parties de la bourse du travail, elles ont arpenté les artères de la ville jusqu’à l’Assemblée nationale. Munies de balais, nattes et spatules, ces femmes disent non à ce qu’elles appellent « conditions de vie de misère, d’exploitées et d’opprimées ». Les conditions que traversent les femmes et l’ensemble des populations dans ces zones dites non loties et à lotissement litigieux, sont selon la CADDL, le résultat d’une mauvaise foi des dirigeants.

« Ce que nous vivons est le produit des pratiques d’une gouvernance mafieuse mise en œuvre par la bourgeoisie », a fait savoir la CADDL, ajoutant que le pillage, les détournements, la corruption sont les maîtres mots de la gouvernance actuelle. Au cours de la marche vers l’assemblée nationale, les manifestants scandaient des slogans comme: « nous voulons nos maisons », « arrêtez de démolir nos concessions », « les sociétés immobilières sont des voleuses ».

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Rakiéta Zoromé, secrétaire générale de l’Assemblée Nationale.

Les sociétés immobilières constituent un cauchemar des habitants des bidonvilles en question. En plus de n’avoir pas bénéficié de parcelles,  les manifestants ont révélé qu’ils font l’objet de tracasseries juridico-policières et de menaces diverses de la part notamment des sociétés immobilières, qui servent selon eux, d’outils aux dignitaires du régime, pour le pillage du foncier urbain et rural.

Arrivée à l’Assemblée nationale, en l’absence du président, c’est la Secrétaire générale de l’institution Rakiéta Zoromé qui a réceptionné la lettre. Elle a promis la remettre à qui de droit. « Si nous n’avons pas eu gain de cause après cette marche, nous allons utiliser d’autres moyens pour nous faire entendre », a prévenu la porte-parole de la CADDL Bibata Tassembedo.

Nicolas BAZIÉ

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