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Réunis sur l’esplanade des Invalides autour d’une quinzaine de ruches et de cercueils symbolisant les pertes subies cet hiver dans les ruches, au cours d’une fausse cérémonie funèbre, des apiculteurs venus d’Ile-de-France, de Bretagne et de Dordogne ont demandé « un plan de soutien exceptionnel » et « la restauration d’un environnement viable pour les abeilles ».
« Il faut arrêter de tergiverser, car aujourd’hui, ça a pris de telles proportions que dans certaines régions l’apiculture n’est plus viable », a déclaré à l’AFP Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).
Les apiculteurs, environ 70.000 en France dont une majorité de petits producteurs, subissaient des pertes d’environ 30% de leurs cheptels ces dernières années, selon lui. « Aujourd’hui, on a franchi un cap supplémentaire », avec des taux de mortalité pouvant grimper à 80%, s’est-il alarmé.
Les abeilles souffrent de divers maux mais les principaux accusés sont les néonicotinoïdes, des insecticides qui s’attaquent au système nerveux des insectes, désorientent et affaiblissent les pollinisateurs.
« Avant, on mettait ces sujets sous le tapis et là on les a sortis », a dit Nicolas Hulot, qui s’est invité par surprise à la manifestation. « Je ne veux plus qu’on diffère ces sujets (…). Je veux être votre meilleur médiateur et ambassadeur », a promis le ministre de la Transition écologique.
Il a invité les apiculteurs à chiffrer leurs pertes pour pouvoir identifier « les mesures d’urgence » à prendre. Selon les apiculteurs, les plus touchés parmi eux sont ceux qui viennent de s’installer et ont contracté des dettes.
Des élus, comme le député européen EELV Yannick Jadot, la députée et ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho ou encore Matthieu Orphelin (député LREM) sont venus soutenir les apiculteurs à Paris.
D’autres rassemblements ont eu lieu à travers la France. A Lyon, une quarantaine d’apiculteurs, certains en tenue de travail – combinaison blanche, chapeau de protection, enfumoir – se sont réunis devant la préfecture du Rhône.
« Les néonicotinoïdes sont une substance sournoise, c’est prouvé, c’est nocif pour les abeilles et il y a un problème de rémanence de ces produits qui restent pendant deux ou trois ans dans le sol », a dénoncé Alain Rouchon, président du syndicat des apiculteurs du Rhône.
En France, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu’au 1er juillet 2020. Au niveau européen, trois néonicotinoïdes – clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride – ont été interdits dans toutes les cultures en plein champ.
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