L’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO) s’est fait entendre ce jeudi 27 mai 2021, lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou, par rapport à la crise scolaire. Elle tient pour responsable le ministre de l’éducation Pr Stanislas Ouaro, des dégâts matériels et des pertes en vie humaine enregistrées lors des manifestations contre l’abandon de l’application des réformes scolaires.
L’AESO ne se reconnaît pas dans les actes de vandalisme et surtout dans la destruction du véhicule et du bureau du proviseur du lycée Philippe Zinda KABORE, lors des récentes manifestations. Selon le porte-parole de l’association Madi OUÉDRAOGO, les élèves étaient sortis pour une manifestation pacifique, et tout était mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de dérives. Mais avec la répression policière sur l’ordre du ministre Ouaro soutient-il, tout est parti en vrille. Selon lui, dans de telles situations, il est difficile de savoir qui est responsable de quoi. « Nous nous inscrivons en faux sur ce que le ministre a dit. Il essaie de distraire l’opinion publique, pour qu’elle ne voit pas son insouciance vis à vis de notre avenir », a lancé Madi OUÉDRAOGO.
Sur la question de l’existence de documents officiels sur la création de l’AESO, Madi OUÉDRAOGO a fait comprendre qu’au début, l’association avait un récépissé. Mais à cause de certains problèmes internes qui ont survenu entre temps, ce papier n’a pas encore pu être renouvelé.
Concernant les dires du président de l’UNAPES-B Hector OUÉDRAOGO, comme quoi les élèves étaient d’accord pour arrêter les manifestations, Madi OUÉDRAOGO a signifié que ça n’a jamais été le cas. Il est allé plus loin en affirmant que ce dernier n’est pas leur parent, sinon il allait les soutenir dans leur lutte.
Selon les voies officielles, on enregistre deux décès et de nombreux blessés à cause de ces manifestations. Pour l’AESO, ces deux décès sont à solder au compte du ministre Ouaro.
Cependant, l’AESO exige l’annulation pure et simple de ces réformes; la prise en charge des blessés; la libération immédiate et sans condition de leurs camarades détenus à la MACO; l’arrêt des répressions policières ; et la réouverture immédiate du lycée Philippe Zinda KABORE.
Si cela n’est pas fait dans les jours à venir, l’AESO promet de hausser le ton et le gouvernement sera tenu pour responsable de la dégradation sociale qui pourrait advenir.
Aubin OUÉDRAOGO