La direction de l’école normale supérieure de Koudougou (ENSK) a animé un point de presse le vendredi 29 Mai 2020. Ce fut le lieu pour le premier responsable de l’école d’informer l’opinion publique des nouveaux outils d’évaluation des examens pratiques et des soutenances de mémoires des stagiaires.
Le retard dans le recrutement des stagiaires de l’école normale supérieure de Koudougou (ENSK), a provoqué leur mise à disposition tardive, et cela a joué sur le calendrier de formation. Outre cela vient s’ajouter la pandémie du coronavirus, qui a causé l’arrêt des cours pendant plus de deux (2) mois. Mais depuis la reprise le 11 Mai dernier, il fallait trouver des alternatives pour rattraper le retard et permettre aux stagiaires de finir à bonne date. Que faire dans ce cas ? Les premiers responsables de l’ENSK en concertation avec l’Institut des sciences (IDS), pour respecter la commande de la fonction publique ont adopté de nouvelles mesures.
De nouvelles mesures d’évaluation à titre exceptionnel pour rattraper le temps perdu
Ces résultats ont été partagés avec les journalistes le vendredi 29 Mai 2020 au cours d’un point de presse. « Les nouvelles mesures d’évaluation consistent à demander aux élèves professeurs de mettre à la disposition de l’Administration de l’ENSK des versions numériques des fiches de leçons afin que des jurys les corrigent, délibèrent et déclarent les stagiaires admis ou ajournés aux examens pratiques. Pour les mémoires, il s’agit d’une évaluation des documents de mémoires de fin de formation par des jurys sans soutenance publique », explique le Pr Jean-Claude Bationo, directeur général de l’ENSK. Selon les textes de la Grande école, pour un stagiaire qui a été examiné une première fois, doit encore être réexaminée une seconde fois. Et c’est cette deuxième fois qui manque, d’où la proposition de cette alternative.
Mais quid de la qualité des nouvelles mesures d’évaluation des stagiaires à titre exceptionnel ?
Sur la question, les conférenciers du jour ont tenu à rassurer que ce n’est pas une formation au rabais. Cela a amené le DG de l’ENSK à caricaturer que : « Un stagiaire qui a déjà suivi une formation d’un an dans une structure de formation comme l’ENSK, sanctionnée par son admission en 2ème année, qui a été envoyé sur le terrain et il a eu à faire au moins 5 ou 6 mois de stage pratique, il a enseigné la classe tout seul. Il a même été suivi par un encadreur pédagogique selon nos traditions, qui lui a prodigué des conseils pour améliorer ses compétences managériales de la classe ». J’avoue que si on ne certifie pas ce stagiaire, c’est un gâchis, estime-t-il.
Une non-certification ne sera pas sans conséquences
Pour les conférenciers, une non-certification entrainerait des problèmes juridiques quant à l’intégration des stagiaires. Et à côté, ils estiment qu’il y aura des difficultés financières pour le paiement des présalaires des mois de juillet et d’août, au regard du nombre élevé des stagiaires dont le paiement mensuel des présalaires coûte plus de 300 millions à l’Etat. Les activités de certification devraient permettre de convoquer le grand jury pour les délibérations avant le 31 juillet 2020 et de procéder à la remise en activité et à l’intégration d’environ 2 273 stagiaires. Cela dans un contexte marqué par la grève des enseignants du supérieur. Mais les conférenciers qu’ont rassuré qu’elle n’impactera pas leurs nouvelles mesures d’évaluation des stagiaires à titre exceptionnel.
Abdoul Aziz Kaboré (Correspondant)