Dans le cadre du Festival des identités culturelles (FestiC), un panel a été organisé le jeudi 17 décembre 2020, à Ouagadougou. La rencontre d’échange a eu lieu à l’université Thomas Sankara en présence des spécialistes de la question monétaire et de nombreux étudiants.
“ L’histoire de l’identité monétaire africaine », c’est sous ce thème que s’est tenu le panel initié par les organisateurs de la troisième édition du festival des identités culturelles, le 17 décembre à l’université Thomas Sankara. Selon Dr Amidou Sawadogo, économiste, la question monétaire est une question fondamentale a telle enseigne que ces derniers temps la question du FCFA est posée en relation avec l’ECO. “ Cela nous amène à nous demander si le FCFA, a réellement atteint son pari qui était d’accélérer le développement de l’Afrique notamment, avec les pays qui qui utilise ladite monnaie”, s’interroge Dr Sawadogo. Et de poursuivre que malheureusement, le développement promis ne s’est pas réalisé ; bien au contraire c’est seulement le FCFA qui est l’une des sources du malheur de l’Afrique. C’est pourquoi, il estime qu’il revient aux africains de travailler plus vite et dur afin de parvenir au développement. Aussi, il pense que l’une des solutions est de pouvoir arriver à créer une monnaie unique qui pourrait passer par l’ECO. “ Mais l’ECO dont nous parlons c’est celui de l’espace CEDEAO et non pas de l’espace UEMOA », a prévenu Dr Sawadogo.
Le sociologue, Dr Jacob Yarabatuola, lui a analysé la question monétaire sous trois angles. D’abord, il était question de la permanence du besoin d’échange. A cet effet, il a indiqué qu’il y’a des formes d’échanges qui ont existé en Afrique et que le FCFA n’est pas la première monnaie africaine. Et pour défendre sa position, il a pris l’exemple des cauris, le Silli en Guinée, le Franc Malien. “ il y’a tellement de choses qui montrent à suffisance que l’Afrique avait une identité monétaire mais la colonisation est venue avec la négation par rapport à cette question de l’identité monétaire. Je pense qu’il est grand temps que l’on se réveille pour imposer cette identité monétaire”, a dit M.Yarabatuola. Et Dr Didier Zoungrana, enseignant chercheur, de souligner que l’Afrique a besoin non seulement d’un ajustement culturel et monétaire pour pouvoir se relever.
Quant au paneliste Dr Ignance Sangaré, il a développé le thème en posant trois questions fondamentales. Premièrement, il se demande si le cinéma africain prend en charge la question de la monnaie. Et là, il répond par la négative car ceux qui financent le système par exemple au Burkina voudraient que l’on aille en fonction de leur logique. Ce qui ne laisse pas souvent le choix aux cinéastes et réalisateurs. Deuxièmement, comment le cinéma pourrait-il influencer la monnaie ? A ce niveau, Dr Sangaré indique que le cinéma étant un outil de sensibilisation, devrait être capable d’influencer la monnaie. Enfin, comment la monnaie pourrait influencer le cinéma ? A cette question, il a signifié que la monnaie étant un outil de développement, en principe les productions cinématographiques devraient prospérer. Par cette argumentation, Dr Sangaré, veut montrer que tous les moyens sont disponibles en Afrique pour permettre aux Africains de pouvoir jouer leur partition.
Wendemi Annick KABORE