« Elise Ilboudo ne doit pas s’entourer des vuvuzelas », Augusta Palenfo

Foniyama Elise Thiombiano, la nouvelle ministre de la culture, des arts et du tourisme, a officiellement pris son bâton de commandement le vendredi 15 janvier 2021.  Elle arrive à ce poste dans un contexte marqué par l’avènement de la covid-19, qui a beaucoup impacté négativement les activités des artistes. Dans  cet article, nous avons recueilli les appréciations et attentes de quelques artistes.

 Tout en adressant leurs félicitations, à la 4^e femme à diriger le ministère de la culture, des arts et du tourisme, les artistes musiciennes et comédiennes que nous avons interrogées, soulignent que le plus important pour Elise Ilboudo, est de travailler à relever les défis, car les attentes sont nombreuses.

Augusta Palenfo, artiste comédienne

« Je pense que si elle est là aujourd’hui, à la tête de ce ministère, c’est parce qu’elle mérite. Les autorités ont vu qu’elle pouvait encore apporter un plus à l’amélioration des conditions des artistes. Je voudrais donc la féliciter , l’encourager, et lui dire de faire les choses comme elle sait le faire et les faire bien. Nous attendons qu’elle fasse mieux que ses prédécesseurs, c’est ça le plus important. De surtout s’entourer de bonnes personnes, pour que tout se passe bien. Elle doit être juste et ne pas écouter les vuvuzelas, qui peuvent l’induire en erreur », a conseillé l’artiste comédienne.

Par ailleurs, Augusta, demande à la nouvelle ministre d’avoir le sens de la bonne écoute, afin de pouvoir faire la différence entre le vrai et le faux. Selon l’artiste, Elise Ilboudo, devrait elle-même prendre des décisions responsables, capables de faire avancer les choses, pour la bonne marche de sa mission.

En termes d’attentes, elle souhaite que la question du statut de l’artiste soit réglée pour que chaque artiste ait sa carte professionnelle. En plus de cela, la comédienne estime que la nouvelle ministre de la culture, doit redynamiser et réorganiser le secteur de l’évènementiel.

 « Depuis au temps de Philipe Sawadogo, j’ai toujours dit, il faut réorganiser le secteur de l’évènementiel parce qu’il y a, trop d’évènements, qui nuisent les vrais évènements.  Il faut vraiment filtrer pour que n’importe qui ne se lève pas n’importe comment pour organiser un festival de mouches ou de la rue, pour encombrer les autres festivals, parce que nous n’avons que les mêmes partenaires et le même public. J’ai constaté que c’est devenu comme un fonds de commerce où tout le monde entre comme il veut, il ressort comme il veut, et quelque temps après le festival disparait. On n’a pas de grand public pour qu’il ait un évènement chaque semaine. D’ailleurs, combien sont ceux qui peuvent venir suivre toujours des spectacles ? », s’interroge Augusta Palenfo.

Les sœurs jumelles DOGA HAOU et DOGA AZERA

Pour elles, c’est un sentiment de joie qui les anime, d’avoir une femme aux commandes du ministère de la culture. Tout en félicitant Elise Ilboudo, les sœurs DOGA, se disent optimistes quant au changement dans la gestion de la chose culturelle.

« C’est un sentiment de satisfaction qui nous anime de voir aujourd’hui une femme à la tête de ce ministère. Nous pensons qu’avoir une maman à la direction de ce département, beaucoup de choses vont changer. Nos attentes sont nombreuses, il y a des choses qui ont déjà été faites, mais nous attendons encore beaucoup de la part de madame la ministre. C’est surtout l’amélioration des conditions de vie et de travail  des artistes parce que nous représentons le Burkina Faso, à l’extérieur. Donc c’est mettre en place tout ce dont on a besoin pour que les artistes vivent dignement de leur art.  Nous pensons qu’elle est capable et elle peut aussi compter sur notre soutien pour la réussite de sa mission.

IDAK BASSAVE

« Nous sommes très contentes de voir qu’il y a une nouvelle ministre qui est là pour gérer le secteur culturel.  Le fait même que ça été changé, on se dit que les choses aussi vont changer en faveur des artistes. Aussi, en tant qu’artiste femme, je suis très heureuse que ça soit une femme, elle aura un regard particulier envers les artistes femmes, car elle connait bien nos difficultés, surtout en ce temps de la covid-19 », a-t-elle laissé entendre.

MICHEL CABORE