ENERGIE SOLAIRE : UN IMPERATIF POUR PALIER LE DEFICIT ENERGETIQUE

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La question de l’énergie permanente constitue au Burkina Faso un problème de très grande envergure. En effet l’Etat n’arrive pas à elle seule à couvrir le déficit énergétique. Et pour pallier ce fait, il est autorisé l’installation de panneau solaire non seulement dans les lieux publics mais également dans les ménages. En échangeant avec Rasmané Sanfo directeur général de la société énergétique Mousstakbal Négoce, il nous explique comment fonctionne le secteur, et assure des avantages qu’engendre l’utilisation des énergies solaires sur le plan surtout économique.

Fasopic (FP) : dans quel domaine intervient la société Mousstakbal ?

Mousstakbal Negoce (MN) : la société Mousstakbal est née en 2003 sous le nom de Mousstakbal Class et a été au départ une entreprise qui a beaucoup évoluée dans l’achat vente des produits solaires surtout les équipements solaires. Avec le temps les choses ont évolué, jusqu’à ce que Mousstakbal class devienne Mousstakbal Energie solaire en 2016. Nous intervenons dans le domaine des énergies renouvelables précisément l’énergie solaire à travers un service intégral que nous offrons à nos clients. Lorsque nous parlons de service intégral, nous parlons de plusieurs services. L’énergie solaire est un tout. Pour avoir un bon système, il faut passer d’abord par le dimensionnement et du dimensionnement à l’installation et après l’installation, il y a la maintenance qui est très importante.

FP : quelles sont les prestations que le service offre à la clientèle ?

MN: nous proposons des services tel que des installations, des dimensionnements, les ventes des équipements solaires, les batteries, les convertisseurs, etc. Il y a la formation que nous offrons à nos clients. Également nous intervenons dans l’éclairage public, le système de pompage d’eau à travers les pompes solaires ainsi que dans le domaine d’irrigation goute à goute. Depuis le début Mousstakbal a eu une vision, celui de donner un service de qualité et c’est cela qui d’ailleurs nous distingue des autre structures. A partir de 350000f CFA, un citoyen peut bénéficier d’un bon système.

FP : aviez-vous des statistiques par rapport au nombre de personnes qui utilisent l’énergie solaire installé par votre structure ?

MN : nous avons plus de 300 installations repartis dans tout le Burkina que nous avons réalisé et qui vas de 0,1kw crêt à 15kw crêt. Nous intervenons d’abord au niveau national même si de temps en temps notre service est sollicité au niveau international notamment la côte d’ivoire et le Niger mais c’est au Burkina que nous intervenons le plus donc dans ce domaine nous avons beaucoup d’expérience et ce qui nous distingue des autres entreprises c’est la qualité de nos produits.

FP: les burkinabè ont-ils adhéré à l’idée du solaire ?

MN : Bien sûr, au Burkina, beaucoup de gens ont adhéré à l’idée du solaire mais malheureusement il y a eu de fausses entreprises qui ont fait de telle sorte que les gens se méfient d’investir dans le solaire parce que non seulement il n’ont pas eu la bonne information pas parce qu’ils ne voulaient pas mais parce que, l’interlocuteur ou l’entreprise à laquelle il faisait face n’était pas à mesure de leurs donner les bonnes informations ou de leur proposer des système de qualité donc du coups, l’adhésion et l’engouement que le solaire à connu une chute suite à tout cela . Mais cela se comprend aussi. Heureusement que l’ANERE mène des actions dans le but d’organiser le secteur. Malgré tous les gens continuent à adhérer à l’idée du solaire parce qu’il y a eu des gens aussi parmi tous ces gens qui ont fait des expériences formidable et invitent leurs connaissance à investir dans le solaire et nous nous disons à tous ceux qui veulent y investir de ne pas douter.

FP : Vu le déficit de l’énergie au Burkina, existe-il une collaboration entre votre structure et la SONABEL ?

MN : Nous n’avons pas un partenariat avec la SONABEL, C’est bien vrai que nous avons des idées que nous pouvons apporter auprès de la SONABEL mais hélas.

FP : il existe sur le marché plusieurs types de panneaux. Lequel est le plus utilisé par les usagers? Quelle est la durée de vie des panneaux une fois installé et quels en sont les avantages ?

MN : sur le marché nous avons trois types de modules, les poli cristallins, les mono cristallins et les amorphes. Au Burkina il y a des périodes où la température monte jusqu’à 45 degré et en ce moment nous avons des zones où nous avons 30 à 35 degré mais dans le solaire les plus utilisés sont les poly cristallins. Pas qu’il est meilleurs mais tout simplement parce qu’il est moins cher et dans les pays ensoleillé comme le Burkina qui a 8h d’ensoleillement par jour fait qu’on a pas besoin de chercher d’autre panneaux vue que le poly cristallin peut résoudre le problème. Les mono sont fait pour les pays comme le Burkina aussi. Les amorphes sont beaucoup plus utilisé en Europe. En terme de prix le mono est légèrement cher que le poly. Il n’y a pas une grande différence en termes de coups. Une bonne plaque peut faire environs 20 à 25 ans voire 30 ans. Quand on installe le panneau c’est le rendement qui diminue. Tu peux prendre une plaque quand tu le regarde à vue d’œil il est neuf mais il est très usée parce que le rendement à diminuer. Pour éviter les désagréments nous proposons aux clients de prendre attache avec les professionnels du domaine. L’avantage des systèmes solaires est incommensurable. C’est souvent à l’installation que les gens rencontrent des difficultés une fois installé c’est fini et à chaque fois il faut faire la maintenance. Elle n’est pas compliquée. C’est nettoyer seulement les panneaux et vérifier si les batteries sont toujours bien connecter c’est tout. A l’installation la société donne le rudiment de base au client pour ce qui est de la maintenance, et nous proposons aux clients qui ont le temps une formation d’une semaine pour leur permettre de bien prendre soins. Le nettoyage se fait chaque deux mois mais il y a des périodes où il faut les nettoyer au besoin.

FP: la société emploie au total combien de personne ?

MN : la société Mousstakbal Negoce emploie une dizaine personnes pour assurer le service.
Pensez-vous que le solaire serait la solution au déficit énergétique au Burkina Faso ?

MN : oui si on prend les mesures nécessaires surtout dans les appels d’offre que l’Etat lance à tout moment parce que aujourd’hui le solaire c’est un tout, il ne suffit pas de l’installer, il faut penser à la maintenance. Imaginer si vous investissez un milliard dans un système et au bout de deux mois tous les panneaux sont couvert de poussière cela ne va plus produire assez d’énergie ; AUSSI il faut que l’Etat met les mesures nécessaires pour Contrôler les infrastructures ou les systèmes installé comme l’éclairage public, les installations dans les écoles, les CSPS. Il ne faut pas seulement donner le marché, il faut qu’il ait un suivi. Je pense que dans ces conditions, on peut dire que le solaire pourra être une solution.

FP: quels types de difficultés rencontrez-vous dans ce domaine ?

MN : nous rencontrons pas mal de difficultés non seulement dans la commercialisation des produits mais aussi dans les échanges avec les clients. Beaucoup de gens ne savent pas que l’on ne se lève pas du jour au lendemain pour devenir un technicien solaire ou un commerçant pour vendre des produits solaire. Cela répond à un processus. Il y a des choses à faire, il faut avoir le minimum. Aujourd’hui cette réalité constatée, les entreprises qui travaillent dans ces domaines ont créé une structure qui se nomme REPERS (réseau des professionnels des énergies renouvelables). Nous avons créé cette structure pour pouvoir accompagner l’Etat dans la mise en œuvre de son plan stratégique pour permettre au ménage et à la population d’avoir accès à l’énergie et nous travaillons en étroite collaboration avec l’ANEREE.
Les difficultés que nous rencontrons sont énormes. D’abord les difficultés financières, et le manque de considération vis-à-vis des autorités qui ne nous accorde pas beaucoup d’importance ; Aussi il existe un cafouillage dans le secteur. L’Etat lance des marchés et ses marchés il y a des entreprises nationales qui ont les compétences nécessaires pour les exécuter mais il préfère faire venir des gens à l’international pour le réaliser. Bien sûr ceux qui financent souvent ont leurs conditions. Il faudra que l’Etat voit dans quelle mesure il va faire la promotion des jeunes entreprises qui ont du talent, de l’expérience et des compétences mais qui ont des difficultés à avoir les marchés
Je demande à la population de faire le choix surtout le bon choix. Aujourd’hui vous n’êtes pas obligé de commencer avec un grand système vous pouvez commencer avec un petit système et au fur et à mesure renforcer les capacités de votre installation. Aussi s’adresser au professionnel du métier pour des renseignements.


Mireille Bailly

Bernard HIEN

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