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Le traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire a été signé à Ouagadougou, le 29 juillet 2008 par les Présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. Les deux présidents ‘’fondateurs’’ du TAC ne sont plus en scène. L’un emporté par les vagues de l’insurrection populaire s’est réfugié sur la lagune Ebrié et l’autre évincé du pouvoir par ADO s’est retrouvé dos au mur dans les geôles de la CPI.
Les TACs se suivent, se ressemblent et ils rassemblent parfois de l’électricité dans l’air et des nuages menaçants dans le ciel des deux pays. À ce jour, nous avons des frères ivoiriens qui ne voient pas le bien fondé du TAC et qui estiment que le Burkina est le seul gagnant de ce ‘’deal’’ concocté par Gbagbo pour faire la paix avec son voisin Blaiso et poursuivi par Ouattara pour remercier ‘’un pays voisin qui l’a porté au pouvoir’’. Ils oublient que le Burkina Faso reste « le premier client de la Côte d’Ivoire dans la sous-région avec 23,9% de taux d’échanges pour un montant passé de 255 milliards en 2013 à 320 milliards FCFA en 2017 ». Tout ce que produit l’industrie ivoirienne est ‘’coupé et décalé’’ au Burkina. « Le Burkina Faso était le 4e investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire en 2017, derrière le Liban, la France et le Royaume du Maroc », a indiqué en marge du 7e TAC, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat du Burkina, Harouna Kaboré. Le TAC ne prendra véritablement son envol que lorsque le projet de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou et la réhabilitation du chemin de fer seront une réalité.
Les deux pays frères ont intérêt d’abord à mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme qui est une sérieuse menace à leur stabilité. Dans le jeu de funambule, les deux pays voisins doivent avoir le tact de renforcer la coopération judiciaire entre eux. Blaise le parrain du TAC, vit en RCI sous la bienveillance de ADO et il est visé par plusieurs dossiers d’enquête de la justice burkinabè notamment la mort du président Sankara. Même si le mandat émis par la justice burkinabè contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a été annulé, l’affaire des ‘’écoutes téléphoniques’’ va rebondir dans le procès en cours du putsch manqué de 2015 au Burkina. Quel TAC diplomatique-juridique pour gérer la connexion ivoirienne dans l’affaire du putsch manqué ?
Tic-tac… CIV/BF
AG Ibrahim Mohamed
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