Autrefois produit et conditionné pour être expédié au Burkina Faso, l’attiéké spécialité ivoirienne est désormais produit au Burkina Faso. A l’image d’autre groupement déjà engagé dans la production de cette denrée qui se fait de plus en plus sentir dans la consommation des burkinabé, Clémence Touré en est une spécialiste dans la transformation de l’attiéké made in Burkina. FasoPiC est allé à la rencontre de cette dame qui allie savoir-faire et formation.
Clé-Clé Attiéké ne compte qu’une dizaine de personne majoritairement féminin. Débuté il y’a quatre ans de cela, Mme Ouédraogo/Touré Clémence faisait de la production artisanale de l’attiéké qu’elle vendait dans le quartier Tampouy. Comme toute activité, le début n’a pas du tout été facile pour elle. Il y a fallu les encouragements de ses enfants et l’abnégation d’une de ses filles qui a eu l’ingénieuse idée de présenter le produit de sa maman dans une alimentation de la place. C’est ainsi que comme le dit l’adage « petit à petit, l’attiéké de dame Ouédraogo a commencé à faire son nid en s’installant dans les plats des burkinabé ». A en croire les propos de Mariam Sawadogo, qui assure le volet commercial du produit, c’est sur la base des critiques des clients qu’elles ont au fil du temps améliorée petit à petit le produit. Et de poursuivre que pour avoir le produit final sans déchet, elles retravaillent la pâte.
Le sachet de 900g est vendu à 500FCFA. Bien qu’étant pas encore une grande entreprise de renom, le chiffre d’affaire de Mme Ouédraogo s’établit à environ 800.000FCFA. Par rapport aux difficultés, la responsable commerciale de cette entité note un manque de matériel et de moyen financier. « Nous avons la volonté d’aller loin dans notre travail, seulement à cause de nos moyens limités, nous ne disposons pas de matériels pour produire en quantité et de façon rapide. Bref, nous faisons avec les moyens de bord» a soutenu Mariam Sawadogo. Comme la matière première vient de Bouaké, l’autre difficulté rencontrée, c’est la qualité de la pâte qui fait souvent défaut. « Quand la pâte n’est pas de qualité l’attiéké devient un peu sombre, collant, et cela fait perdre la clientèle » a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, elle a déploré le départ d’un de ces frères qui contribution à plus de 70℅ dans la construction de leur entreprise familiale. « Au début mon frère faisait du porte à porte pour vendre l’attiéké. C’est ce qui aussi a permis de faire de la visibilité. Malheureusement, vu que ses efforts n’étaient pas vraiment couronnés de succès, il a tout abandonné pour aller à l’aventure. Je me dis que s’il était resté au pays, nous aurions pu construire grand notre entreprise mais hélas » a-t-elle déploré.
Ainsi, pour le bon fonctionnement de l’entreprise, elle a invité les autorités à tourner leur regard sur la production du manioc et à l’accompagner pour la mise en place des unités de production de pâte de manioc gérées par les femmes.
Wendemi Annick KABORE
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