Entreprenariat : de l’école à la cordonnerie Derra Adama, un exemple

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La chance sourit aux esprits les mieux préparés disait Louis Pasteur. Cette chance elle a bien sourit à Mr Derra Adama, cordonnier et qui a préféré abandonner le bic pour ce qui fait son bonheur aujourd’hui. Propriétaire d’un micro entreprise à Bobo dioulasso, il nous accordé une interview dans laquelle il encourage les jeunes à ne pas abandonner les études mais à s’investir davantage dans le domaine de l’entreprenariat.

Fasopic : Bonjour Mr qu’est ce que vous faites comme métier ?
D.A :
Je suis un cordonnier, je fabrique les sacs des femmes, les chaussures et je fais également de la réparation.

Fasopic : Depuis combien de temps vous pratiquez ce métier ?
D.A :
Je l’ai appris depuis que j’avais neuf ans. Je suis d’une famille de cordonnier et chaque jour à mon retour de l’école je me rendais dans l’atelier de mon papa. Avec la passion pour le métier j’ai décidé d’arrêter les études quand j’étais au CE2.

Fasopic Quelles sont les matières que vous utilisez pour fabriquer les produits qui sont exposés ?
D.A :
Il faut dire que chaque produit a sa matière. Pour les sacs j’utilise le cuire, le fil et pour les chaussures c’est du tissu Jean, du Faso danfani et les semelles que j’achète au marché. Et la fabrication peut me prendre plus d’une heure.

Fasopic : Combien de chaussures vous pouvez fabriquer par jour ?
D.A :
Ouf ! Cela dépend du modèle que je veux fabriquer, il y a des chaussures pour les fabriquer il faut au minimum une heure et demi. Mais généralement je fabrique 3 à 4 chaussures et sacs par jours que je vends à 3500 f l’unité. Et la quantité varie quand on me demande la commande.

Fasopic : Qui sont vos clients potentiels ?
D.A :
Il y a toute sorte de clients, il y a les femmes et aussi les garçons, la nature du client dépend du produit qu’il veut mais il y a aussi des hommes qui achètent des sacs pour leurs femmes.

Fasopic : Quelles ont difficultés auxquelles vous êtes souvent confrontés ?
D.A :
Je suis mon seul soutien. Je n’ai pas d’autres sources de financements. Donc je me débrouille seul. J’ai fait des démarches pour un financement mais ce qu’on m’a demandé m’a découragé. Et depuis ce jour l’idée de faire des démarches pour un financement ne m’ont plus jamais effleuré l’esprit.

Fasopic : Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur la situation de la jeunesse scolaire et estudiantine?
D.A :
D’abord quand je me fie aux réalités des pays développés, je me dis que nous pouvons devenir comme ceux-là. Ces gens se sont investis beaucoup plus dans le privé car le gouvernement ne peut pas tout faire mais les entrepreneurs privés de ces pays ont encouragé leur gouvernement à les soutenir. Mais nous pouvons y arriver que par une révolution positive des mentalités. Donc je dis à mes frères du pays et de l’Afrique, de mettre en pratique leur génie et créer leur propre entreprise. Notre esprit de créativité est déjà une source d’investissement.


Koné Yaya (Correspondant)

Mireille Bailly

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