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Faire de l’entreprenariat numérique une réalité au Burkina Faso. C’est l’objectif que s’est fixé l’association Koura qui accompagne les jeunes porteurs de projets innovants . Pour mieux découvrir cette structure une équipe de rédaction de FasoPIC est allé à la rencontre du président de l’association.
FasoPIC (FP) : Présentez-vous à nos internautes.
Je suis Abdoul Afize Ouédraogo , président de l’Association Koura.
(FP) : Parlez nous brièvement de l’association Koura
Abdoul Afize Ouédraogo (AAO) : Koura est une association de droit burkinabè qui existe de façon informelle depuis 2014 et de façon formelle depuis 2015. Ça veut dire que nous menons nos activités depuis 2O15 .C’est une association qui a pour but de faire la promotion de l’innovation, créer un cadre favorable pour l’émergence de la jeunesse .
Quelle sont les domaines d’activités dans lesquels l’association Koura intervient ?
(AAO) : Aujourd’hui l’association Koura intervient sur plusieurs volets. Il y a la formation, l’information à travers les communications que nous faisons. Nous faisons aussi de l’accompagnement des porteurs de projets ; c’est-à-dire les gens qui ont de projets qui viennent nous voir et qui veulent qu’on les accompagne. Nous intervenons aussi dans l’autonomisation de la femme avec notamment des projets que nous développons en interne actuellement.
FP) : Quelles sont les innovations que votre structure entend apporter dans le domaine de l’entreprenariat ?
(AAO) : apporter de l’innovation c’est trop dit. Il y a déjà de l’innovation. Notre objectif est de découvrir les talents parce qu’il y a des gens qui ont des projets géniaux qui sont dans les tiroirs et qui n’en parlent pas. Donc notre objectif, c’est de dénicher ces personnes et leur donner les moyens nécessaires.
(FP) : Avec l’avènement des TIC on parle de l’entrepreneuriat numérique. C’est une réalité une Burkina ?
(AAO) : Au Burkina Faso , il faut reconnaitre qu’ il y a beaucoup de Smartphones . Les gens ont vraiment adhéré au numérique .Aujourd’hui cela a bien commencé mais ça n’a pas atteint le stade où nous souhaitons vraiment avoir cette intégration de l’entreprenariat.
De nos jours on parle beaucoup de startups. C’est quoi le concept ?
(AAO) : « START UP » un concept américain qui veut dire « commencer petit et partir grand ». Aujourd’hui une startup ou jeunes pousses en français, c’est une entreprise à fort potentiel de croissance. Cela veut dire que c’est une entreprise qui commence petit et sur dix ans peut se comparer à une multinationale aussi c’est une entreprise qui recherche un modèle économique et qui peut le trouver après longtemps voir 5 ans ou plus. Aujourd’hui au Burkina Faso , il ya des gens qui disent qu’ils ont une startup, mais c’est trop dit . Ce ne sont pas des startups mais ce sont des innovations qu’ils apportent à ce qui existe. Parce qu’une startup respecte un certain nombre de critères.
(FP) : Pensez-vous que le contexte actuel du Burkina Faso favorise le développement des startups ?
(AAO) : Lorsqu’on parle de startups, il faut créer un écosystème favorable aux startups. Aujourd’hui une startup a besoin d’un incubateur, de business angel,de capital risqueur et bien d’autre. Et l’objectif de KOURA aujourd’hui c’est de créer cet écosystème en réunissant tout ces acteurs pour favoriser le développement de l’entreprise innovant et aussi des startups précisément les startups .
(FP) : Quelles sont les difficultés auxquelles fait face le concept de startups?
(AAO) : C’est le manque de cet écosystème, qui ne permet pas leur développement. Il faut amener les jeunes à connaitre tous les aspects ; si je veux lancer mon entreprise c’est de savoir de quoi ai -je besoin .
(FP) : Les startups comme une alternative au chômage des jeunes. Vous y croyez ?
(AAO) : Les entreprises pour un développement pour combattre le chômage je suis d’accord ; mais les startups directement visées , je suis contre ; parce qu’ il faut reconnaitre que les startups sont un pan de l’entreprenariat. Alors que nous avons besoin de développer les entreprises classiques , les PME ,TPE, les startups en font partie , donc tout cela contribue au développement et à lutter contre le chômage. Directement prendre les startups comme un moyen pour lutter contre le chômage ,moi je pense que c’est trop dit .
(FP) : Quel appel avez –vous à l’endroit des jeunes au chômage ?
(AAO) : C’est de développer des initiatives entrepreneuriales. Aujourd’hui le taux de chômage au Burkina est de 6%. L’entreprenariat est un moyen qui permet de lutter contre le chômage. Aujourd’hui quand vous prenez les concours de la fonction publique on a plus de 900000 personnes qui postulent pour 10 000 postes. Je pense que si les entreprises sont créées cela permettra d’absorber ce plus de personnes qui sont au chômage et qui ne savent pas quoi faire aujourd’hui. Donc moi je pense que l’entreprenariat est un moyen de créer de l’emploi et de lutter contre le chômage .
Quel est l’agenda de l’association KOURA pour l’année 2018 ?
(AAO) : Lors de notre conférence de presse en fin 2017 , nous avons étalé un certain nombre d’activités que nous allons faire notamment le KOURA BOOTCAMP . C’est un évènement que nous organisons chaque année pour faire la promotion de l’entreprenariat et de l’innovation. C’est un événement qui informe mais aussi qui a un concours que nous faisons à l’endroit des universités. Nous utilisons les outils qu’on appelle les outils d’ateliers de création pour amener les candidats à créer les entreprises innovantes. Cette année le KOURA BOOTCAMP est à sa troisième édition et le thème c’est « Femme et entreprenariat digital » prévu pour les 12, 13 et 14 juillet 2018. Il y a également le CAMP’ENT ou camp du jeune entrepreneur que nous organisons en partenariat avec notre partenaire SIRA LABS. Enfin nous allons continuer à sensibiliser à accompagner les porteurs de projet.
Propos recueillis par Fiakofi Kossi (Stagiaire)
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