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Jeune, dynamique et passionnée, Evelyne Tiendrebéogo a su se faire une place dans le milieu de la coiffure. Originaire du passoré c’est dans son salon situé au quartier Tampouy que nous l’avons rencontrée. N’ayant pas eu la chance d’être scolarisée, dès le jeune âge, Evelyne s’est laissé champ libre d’apprendre la coiffure auprès de sa tante, puis auprès d’une coiffeuse aguerrie.
“ Les débuts étaient vraiment difficile pour moi. Vous savez quand tu n’as pas été scolarisé ce n’est pas chose simple. Je me rappelle que ma patronne et moi on se disputait tout temps. Quand elle me demandait d’aller acheter certains produits pour la coiffure, je ne m’en sortais pas toujours. Conséquence, j’étais toujours derrière elle pour donner des peignes et des pigoudis” nous a confié dame Evelyne. Et de poursuivre qu’il a fallu qu’elle s’arme de courage, de patience et ce durant huit ans. Huit années de dur labeur, c’est le temps qu’a duré l’apprentissage de cette jeune dame éprise d’amour pour la coiffure.
Plus elle avançait, plus naissait en elle l’idée d’ouvrir son propre salon de coiffure. Dans les années 2007, sa passion se concrétise peu à peu avec l’aide de ses proches. Très courtoise, ayant un bon relationnel et les femmes aimant la coquetterie, elles se bousculent dans son modeste salon. Et elle se frotte gracieusement les mains en retour, surtout en période festive.
Après quelques événements malheureux dans sa vie, Evelyne baisse les bras. “J’ai fait un mariage qui n’a pas donné. J’ai eu deux ans enfants dans cette relation mais entre-temps ça tournait au vinaigre. Découragée, j’avais tout laissé et rentrée chez mes parents”, a-t-elle confié. Mais comme on le dit, il faut reculer pour mieux sauter. Et c’est ce qu’elle a fait. Après plusieurs années d’isolement, elle a repris les activités en ouvrant à nouveau un salon de coiffure dans le quartier Tanghin.
Sa spécialité, les tissages, les Chions, les tresses américaines, les coiffures nappy présentement en vogue. “ J’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de mes deux enfants. Je m’occupe également de ma famille. Avec la coiffure, j’ai réussi à mettre en place mon projet d’élevage de poulets qui me rapporte énormément” a-t-elle souligné avec un visage souriant. Dans un Burkina Faso en proie au terrorisme, elle demande aux autorités de demeurer dans la prière et dans la tolérance.
Wendemi Annick KABORE