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Il est de plus en plus question d’entreprenariat féminin au Burkina Faso. En la matière, Nyamba Antoinette/Bonzi est un modèle dans la Kossi. Intervenant dans la production du soumbala, son ambition est de conquérir le marché national.
Le soumbala est de nos jours très prisé dans l’alimentation des populations de la Kossi. C’est sans doute la prise de conscience de cette dernière vis-à-vis des bienfaits sanitaires de ce produit qui explique cette situation. En effet, le soumbala est reconnu comme un remède efficace contre l’hypertension et la fatigue générale. En plus de cela, il donne un goût assez agréable au repas. Ce qui fait que plusieurs familles dans la Kossi l’ont inséré dans leurs habitudes alimentaires. Le samedi 16 novembre 2019, nous avons rendu visite à Madame Antoinette Niamba, une productrice de soumbala à Nouna. Elle détient le monopole de la production du soumbala à Nouna et fournit d’énormes efforts pour satisfaire sa clientèle.
« J’achète les graines de néré au marché de Djibasso. Le prix varie et se situe entre 35000F à 50 000F le sac de 100 kilogrammes. Après avoir décortiqué ces graines, je les fais sécher puis je pile. Le produit obtenu est ensuite bouilli pendant toute une journée. Il faut encore le laver et trier assez puis faire bouillir une seconde fois pendant quarante à cinquante minutes en fonction du feu. Vient alors l’étape de la fermentation qui dure trois jours. A l’issue de ces actions, j’obtiens le produit fini que je dispose en boule ou je réduis en poudre », nous explique Madame Nyamba. La production de soumbala est donc un travail qui demande de la patience mais aussi de l’application. Mais la danse en vaut la chandelle car Madame Niamba nous confie que grâce à cette activité, elle subvient à ses besoins ainsi qu’à ceux de ses enfants. La brave dame travaille également en collaboration avec une quarantaine de femmes dans une coopérative dénommée « Yongon dèmè ». En plus du soumbala, elles produisent aussi du piment et du beurre de karité.
Comme dans toute activité, les difficultés ne manquent pas. Madame Nyamba est confrontée à des difficultés telles que l’inexistence de site propre à son entreprise, ce qui l’oblige à travailler à domicile. Il y a aussi la disparition de plus en plus des arbres de néré. A ce propos, la productrice de soumbala évoque la nécessité de procéder à des reboisements. Dans cette lancée, elle nous apprend ceci : « Il est très important de de faire des plantations de néré. Ma coopérative a déjà menée plusieurs actions dans ce sens en reboisant un terrain d’un hectare en néré. Nous avons toujours des pépinières de néré qui seront aussi plantées. Cela va faciliter l’accès aux graines de néré dans l’avenir, mais permettra aussi de reverdir la nature en général.
Madame Nyamba ambitionne surtout de conquérir le marché national. Elle invite par ailleurs les femmes à se lancer dans l’entreprenariat et à avoir du caractère pour réussir.
Issa Lazare Kolga (correspondant)