Entreprenariat : Ouali Justin le flair d’un étudiant-couturier

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Étudiant en troisième année d’Histoire et Archéologie, Ouali Justin est aussi, un jeune entrepreneur. Depuis trois (03) ans, il partage son temps entre ses études et l’atelier de couture que par la force de la persévérance et d’une bonne dose de cran, il est parvenu à mettre sur pied.

Jeune ambitieux, dynamique, autonome, Ouali Justin, étudiant en troisième année d’Histoire et Archéologie, est aussi promoteur de Wali Fashion, un atelier de couture. L’année blanche de fait que subissent la plupart des étudiants nouvellement inscrits à l’université de Ouagadougou, n’a pas été l’occasion pour ce boursier de tourner les pouces. « Après mon baccalauréat en 2015 et comme je passais le temps à ne rien faire, j’ai cherché à me perfectionner dans la couture puisque j’avais déjà exercé dans le domaine ». Même si entretemps les cours ont finalement commencé, Justin ne se départira plus de sa casquette de couturier. Loin de là. Après le stage de perfectionnement, l’idée lui est venue de mettre sur pied son propre atelier et ce dit-il, malgré les contraintes objectives. « Au moment où j’ai eu cette idée, je n’avais qu’en tout et pour tout, 225 francs » confie-t-il.

Ces difficultés du début ne sont plus qu’un mauvais souvenir pour le désormais entrepreneur dont les étudiants constituent la principale clientèle et aussi les premiers promoteurs relève-t-il. De la seule machine à coudre qu’il a emmenée depuis sa province d’origine ‘’l’étudiant-couturier‘’ comme il aime à se surnommer en est désormais à cinq (05) acquises grâce à la bourse estudiantine. Six (06) autres étudiants ont depuis étoffé le personnel de l’atelier Wali Fashion. S’il continue de suivre les cours d’Histoire et Archéologie à l’université, Ouali Justin ne s’imagine plus un futur en dehors de la couture. Qu’à cela ne tienne, les diplômes ont toujours de l’importance. « Un couturier doit avoir un certain bagage intellectuel pour être considéré » analyse-t-il. Mais cela ne va pas sans difficultés : « Avec le manque de temps que cela engendre, des amis en sont venus à me quitter ».

Pour s’y être pris à plusieurs reprises pour le rencontrer, l’auteur de ses lignes qui a fini par avoir un entretien de quinze minutes, entre deux séances de cours, en sait quelque chose : Ouali qui habite à une vingtaine de kilomètres de son lieu de travail, en vient souvent à manquer du temps pour répondre ne serait-ce qu’à un…SMS.

En attendant de devenir le célèbre couturier de ses rêves, il arrive à subvenir à ses besoins et précise « et à ceux d’autres personnes » même s’il tait son chiffre d’affaires. « Lorsqu’on crée une entreprise, ce sont des opportunités que l’on crée. Des opportunités pour d’autres personnes étudiantes ou pas, Ouali qui compte donner une dimension tout autre à son entreprise compte justement en créer davantage. « Une fois ma Licence en poche, j’ambitionne de créer des centres de formation aussi bien au Burkina qu’ailleurs dans le monde en vue de former le maximum de personnes ».
Pas question pour autant de mettre une croix sur les études. « Si j’ai la moyenne nécessaire pour le master, je le ferai ». « Dans la vie, il y a plusieurs voies de réussite. Je ne vois pas la mienne dans la fonction publique ». Et en guise de conseil aux autres étudiants, il lance : «la fonction publique est maintenant saturée, il est plus que temps d’explorer d’autres voies de réussite ».

Soumana LOURA

Mireille Bailly

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