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Contrairement à ce que pensent certaines personnes, le commerce du dolo est une activité lucrative. En effet, les femmes qui exercent dans ce domaine arrivent à s’assumer parfaitement.
Dans tout pays, le développement économique est l’œuvre de tous les fils et filles de la nation. C’est par la contribution de l’un et de l’autre que le pays parviendra à se forger un tissu économique solide et inébranlable. Pour cette raison, toutes les activités à caractère économique sont à valoriser.
C’est dans cette dynamique que certaines femmes burkinabé ont opté pour métier la vente du dolo ; un métier favorable à l’essor économique de la femme. La plupart des femmes intervenant dans ce domaine expriment beaucoup de fierté quant au choix de cette activité car, ces dernières confirment pouvoir assumer pleinement leurs différentes charges familiales et la réalisation de leurs projets. Ainsi, elles ont pu rompre avec les affres de la pauvreté pour se hisser à un niveau de vie décent. En outre, ce qui est édifiant dans cette activité, c’est le fait que les vendeuses de cette boisson locale encore appelé « RAM » ou « DORO » en langue locale, connaissent une indépendance économique vis- à vis de leurs conjoints.
Madame Bongninssan Honorine, vendeuse de dolo au marché de Kossodo, que nous avons interrogé ne dit pas le contraire. Mère de cinq enfants, elle exerce cette activité depuis 2003.Avec un gain mensuel estimé à cent mille francs (100.000 FCFA), elle s’acquitte de la scolarité de ses enfants et assure l’entretien de sa famille paternelle au village. Au-delà de cette tâche, madame Bongninssan est en phase de réalisation d’un projet. En effet, elle dit même avoir acheté un terrain à valeur de quatre cent mille francs, dans une zone non loti. Par ailleurs, dame Bongninsan participe également à une tontine dont les frais de cotisation s’élèvent à deux mille cinq cent francs (2500 FCFA),chaque premier dimanche du mois.« Je suis fière de mener cette activité, par ce que je gagne ma vie » confie- t-elle.
Cependant, comme dans tout autre domaine, les dolotières n’ont pas manqué de souligner des difficultés qu’elles rencontrent dans l’exercice de leur fonction. Elles ont évoqué entre autres le coût très élevé de la matière première qui est le sorgo rouge, le manque de bois de chauffe et son prix onéreux et parfois l’importunité de certains ivrognes. En outre, elles sont souvent exposées à certaines maladies liées à l’action du feu qu’elles subissent permanemment lors de la préparation du dolo.
Comme cri de cœur, les deux dames estiment que chaque femme doit entreprendre. C’est pourquoi, elles exhortent les femmes qui attendent tout de leurs époux à faire comme elles, car selon leur entendement : « entreprendre, c’est apprendre à être libre ».
Michel CABORE (stagiaire)
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