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FP : Présentez vous à nos chers internautes.
CEAS : Je suis Séraphin KOUTABA, chef du projet d’appui à la gestion des déchets ménagers dans les villes secondaires du Burkina Faso. Un projet, mis en œuvre par le CEAS Burkina depuis 2011 sous sa forme classique. Avant cette date, le projet était mis en œuvre mais c’était un accompagnement direct par des organisations de collecte dans les communes de Saaba, Gourcy et Po.
FP : les populations adhèrent-elles au projet ?
CEAS : Au départ ce n’était pas évident, par ce que la question de déchets est un problème de comportement et pour que les gens changent leurs habitudes il faut un travail d’éducation et de communication, de sensibilisation d’où l’idée d’un plan IEC basé sur l’identification des mauvais comportements et la mise en œuvre des actions concrètes pour pouvoir éradiquer ce genre de comportement. On peut dénombrer au total sept communes. Entre autres, la commune de Saaba, la commune, Yako, Kombissiri, Po, Kaya, et l’arrondissement 2 de Ouagadougou.
FP : Quels danger l’utilisation des sacs en plastique peut-il entrainer dans la vie des Hommes et de l’environnement ?
CEAS : Le sac en plastique a plusieurs modes d’utilisations. Aujourd’hui on constate que c’est beaucoup plus les sachets de basse densité qui sont utilisés dans pratiquement tous les domaines d’activités. Quand on regarde un peu la composition de ces sachets au vue, de sa toxicité, et de son ampleur, les conséquences sont sur plusieurs plans. Il y’a une pollution du sol, une intoxication alimentaire et du bétail. Les études ont montré que par exemple au niveau de l’abattoir de Ouagadougou, un animal sur trois tué a du sachet plastique dans sa panse. Alors que l’économie du pays tire plus ou moins profit de ce secteur.
FP : Les conséquences de l’utilisation des sacs en plastique sont énormes pour l’homme. Quels types d’actions votre structure mène sur le terrain pour venir à bout de ce comportement ?
CEAS : Dans le cadre de notre projet, il y a eu une recherche qui consistait à trouver le mécanisme par lequel on allait réduire l’utilisation des sachets plastique. D’où l’idée de le fondre avec des adjuvants pour en faire des objets, tels que le pavé. Actuellement on utilise le sachet pour en faire des chaises en plastique, des bancs, et des tables .Malgré le fait que ce soit une technologie plus ou moins rudimentaire, on arrive à le traiter. Au-delà des activités de valorisation de produits, notre action est de produire voire trouver un substitut à l’utilisation des sachets plastiques d’où l’idée de pouvoir au niveau des communes d’intervention mener des campagnes de grandes envergures à l’abandon de ces sachets plastique, à l’utilisation du panier de la ménagère confectionnée à base de tissu.
FP : Quelle analyse faites-vous de la loi 014 interdisant, l’importation et la commercialisation des sacs en plastique.
CEAS : Avec un petit recule on se rend compte que tous les mécanismes de son applicabilité n’étaient pas réunis au moment où le texte entrait en vigueur. Du coup, on arrivait pas à faire la différence entre ce qui est biodégradable et ce qui ne l’est pas. Cela a fait que tout ce qui rentrait avec les étiquettes biodégradable, on le consommait. Des informations que nous recevons un peu du ministère de l’environnement, ils ont pu acquérir des équipements capables de détecter en un temps record la biodégradabilité ou pas du sachet. Notre action dans le future est de plaider pour une réduction total et pur de ces sacs plastiques. Ce n’est pas seulement le CEAS Burkina qui pourra le faire mais un consortium d’acteur qui ont envie de contribuer à la préservation de l’environnement.
FP : Quelles sont les difficultés que rencontrez-vous sur le terrain à ce sujet ?
CEAS : La thématique des déchets plastique est nouvelle. Il y a de cela 10 ans la problématique des déchets plastique n’était pas très bien connue. Les communes se retrouvent face à plusieurs priorités et ils ont des choix à faire. La question de l’assainissement se relaie donc au second plan. Les difficultés se mesurent au niveau de la mobilisation politique des acteurs. Cela ne peut pas réussir tant qu’il n’y a pas une certaine volonté politique affiché des maires ou du conseil municipal parce que tout dépendra d’eux. Le projet peut venir, le projet peux accompagner à mettre en œuvre un certain nombre d’infrastructures mais tant qu’il n’y aura pas une relève pour la pérennité, après le départ du projet ça va tomber. Aujourd’hui vaut mieux ne pas commencer, que commencer et arrêter. Quand vous rentrer dans la ville de Ouagadougou, tout le monde est en train de se plaindre que la ville est sale. La plus grande difficulté c’est la disponibilité des terres pour la réalisation des infrastructures. On ne peut pas organiser la gestion des déchets sans parler de terre qui va servir de décharge.
FP : Quels message aviez-vous à l’endroit des usagers des sacs en plastique ?
CEAS : Nous invitons la population à adhérer à l’action des communes par ce que sans leur adhésion la commune ne peut pas arriver à bout de la situation. Quand nous parlons de la population, nous faisons référence des ménages, des commerces, des écoles et des services. Aux organisation de collecte notre appel c’est d’offrir un service régulier et un service de qualité.
Mireille BAILLY
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