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États Africains: cohabitation entre l’état de droit et l’état de nature?

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Ne sommes-nous pas en train de retourner dans l’Antiquité ? À une époque où les émotions primitives telles que la terreur, l’horreur, le dégoût, la peur, la répulsion de l’autre différent de soi dominaient au quotidien ? À une époque où les premiers humains vivaient en tribus et souvent en hostilité, tentaient de trouver leur sécurité par des groupes d’autodéfense qui versaient le sang pour un oui ou pour un non contraire aux lois divines, morales.

 

Dans la mesure où très récemment à Yirgou au Burkina Faso, l’horreur d’une extermination ethnique horrible et répugnante des grands laissés-pour-compte de la Nation un jour de premier janvier 2019 m’a fait réaliser qu’il y a bel et bien des criminels sauvages parmi nous. Des êtres horribles qui n’ont pas de vergogne à frapper cruellement de manière lâche les voisins les plus vulnérables au nom de l’identité ethnique qu’on n’a d’ailleurs jamais choisie à notre naissance, et laissant dans leur sillage funeste un long cortège de victimes innocentes, sans avoir de compte à rendre personne, sans personne pour leur donner un bon coup de pied au cul en retour, ni l’Etat, ni la Justice, ni les Forces de l’ordre, ni la Cour pénale internationale. Personne pour leur retirer leur arme.

Je crois que cette épouvante en plein XXIème siècle au cœur de l’Afrique de l’Ouest a interpellé la conscience de chacun d’entre nous. Le Burkina comme le Mali sont entrain de frôler le chaos à force de se jouer de l’irrédentisme ethnique, régional et religieux de ses citoyens en mal de mieux-être. Ça va de mal en pis et c’est à se demander d’ici 2025, est-ce que les touristes et les investisseurs voudront débarquer de ce côté-ci du monde.

Justement pour celles et ceux qui cherchent à brûler nos pays, ils savent aujourd’hui comment nous inciter les uns contre les autres à exploiter ces profondes failles saillantes du bon vivre-ensemble en faisant l’apologie de la haine, ou des déchaînements de violence sur la base de l’appartenance ethnique, religieuse ou culturelle. Dites ! Ne sommes-nous pas par hasard entrain de retourner dans le moyen-âge avec ces nombreuses crises d’insécurité qui nous prennent la tête au jour le jour ?

Ce n’est donc pas étonnant que nos pauvres pays soit encore et toujours relégués au rang des consommateurs de produits finis fabriqués par d’autres personnes, d’autres pays, d’autres peuples entreprenants. Ceux-là qui ont compris « que le monde appartient à celui qui crée, qui invente et transforme » et qui viennent nous les revendre plus chers encore. Ceux-là qui jouissent d’une qualité de vie bien meilleure, avec un emploi du temps qui favorise l’épanouissement, l’accomplissement, la créativité, la recherche, le développement, l’innovation. Ceux-là qui ont l’expertise nécessaire pour l’exploration, l’extraction, la purification, la fabrication et la distribution du produit final issu de nos matières premières stratégiques et qui se font des milliards quotidiennement sur notre dos. Ceux-là qui dirigent l’agenda de ce monde.

Le développement est-il  vraiment la priorité des États Africains?

Pendant ce temps, non seulement très peu d’entre nous réussissent à boucler les fins de mois mais encore très peu d’entre nous ont l’aisance dans le maniement des chiffres de la haute finance, de l’algorithme de trading de haute fréquence ou de prendre de la hauteur dans l’informatique quantique, prendre notre place dans l’IA (intelligence artificielle), etc, bref les compétences de demain des peuples souverains qui sont loin des préoccupations actuelles de la jeunesse africaine. Par conséquent, personne ne nous respecte.

Étant donné que nous sommes encore et toujours relégués aux besoins primaires biologiques et physiques les plus bas dans la pyramide de Maslow. Ceux qui doivent être satisfaits en priorité avant de chercher ensuite à se positionner pour ceux de l’étage supérieur. C’est incroyable que jusqu’à présent, nous sommes encore au niveau de grands besoins de sécurité, de manque d’éléments de stabilité politico-sociale, de protection de nos populations. Pauvres de nous si nous ne savons qu’espérer se nourrir, boire, s’habiller, sortir faire la fête, chercher une toiture, dormir… Est-ce la raison de notre venue sur la Terre ?

Force est de constater que nous avons beaucoup de peine à garantir des conditions de vie décentes à moins de 20 millions d’individus, leur assurer au moins le minimum vital. Que faisons-nous de notre temps contre la précarité ? Qu’allons-nous faire de notre jeunesse désœuvrée ? Où allons-nous aujourd’hui en Afrique de l’Ouest ? Comment changer la donne aujourd’hui et maintenant ?

Dian Diallo

Bernard HIEN

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