Né en 1997 à Ouagadougou, Sié Aristide Kambou, a commencé ses études scolaires sans handicap en 2003 à l’école Bahonghin ‘’A’’ à Ouagadougou. Malheureusement Sié Aristide Kambou a perdu la vue à partir de la classe de CM2. Une situation dont lui-même ignore les causes. Désormais personne non-voyante, il abandonne ses études classiques pour aller à l’école du braille dans la cité du Bafuji en 2012.
Handicapé visuel, Sié Aristide Kambou ne compte pas arrêter l’école. Arrivé en 2012 à Gaoua, le jeune handicapé ne baisse pas les bras car, il s’est inscrit à l’école primaire privée Sacrée Cœur de Gaoua. « Arrivé, on m’a mis dans des classes d’observation CP1, CP2 et CE1. Vu que j’ai fait l’école classique jusqu’en classe de CM2, cela m’a facilité la tâche et j’ai continué la classe de CE2 à l’école Centre ‘’A’’ de Gaoua , en 2013-2014 . J’ai poursuivi mes études scolaires en braille dans cette école où j’ai obtenu mon certificat d’étude primaire (CEP) en 2016 », a expliqué Aristide Kambou.
Après son brillant succès au CEP, il a été affecté au Lycée municipal de Gaoua , pour poursuivre ses études secondaires. Au Lycée, après avoir passé haut les mains dans les classes intermédiaires, Aristide Kambou, se voit confronter à des obstacles en classe de 3ème. « J’ai fait deux fois le BEPC, en 2020 et en 2021 sans succès. Les conditions d’études ne sont pas favorables, pour l’apprentissage, car il n’y a pas de matériels didactiques pour nous les candidats handicapés non- voyants. Il y a le problème des tablettes et des poinçons », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Sié Aristide Kambou, estime que l’organisation du BEPC, n’est pas en leur faveur. « C’est comme s’ils ne tiennent pas compte des personnes handicapées visuelles lors du choix des sujets. Les spécialistes du domaine du braille ne sont pas associés dans le processus de l’organisation. Pendant que les personnes voyantes commencent à composer, nous attendons qu’on aille saisir en braille les sujets pour nous », a déploré le jeune non-voyant.
Autre difficulté, Sié Aristide Kambou, dit être victime de la marginalisation et il appelle les uns et les autres à réserver un traitement respectueux à l’endroit des personnes non-voyantes, car, elles n’ont pas choisi leur sort. A l’endroit des personnes handicapées, Sié Aristide Kambou, leur exhortent à se battre. Pour lui, être handicapé ne veut pas dire de mendier.
Le souhait le plus ardent du jeune handicapé visuel, est que la promotion des personnes handicapées soit une réalité au Burkina Faso. Sié Aristide Kambou, invite toutes les personnes de bonne volonté qui peuvent l’aider, à le faire sans hésiter afin qu’il puisse bien poursuivre ses études.
Victorien DIBLONI (Correspondant)