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A quelques semaines des élections locales cruciales, le Mozambique multiplie les taxes sur les médias. De quoi inquiéter les ONG de défense des droits humains sur une restriction probable des droits des journalistes.
Une nouvelle grille de tarifs relative au travail de journaliste devrait entrer en vigueur dans les prochains jours au Mozambique. Cette tarification prévoit une augmentation, parfois jusqu‘à 100 % des taxes déjà imposées.
Par exemple, pour une autorisation de reportage, le journaliste mozambicain devra désormais déverser 1 500 euros. Les radios nationales, elles devront débourser jusqu‘à 35 000 dollars pour obtenir une licence de diffusion, tandis que les sociétés de médias existantes devront payer entre 34 500 et 69 000 dollars pour adapter leurs licences aux nouvelles règles.
Les correspondants étrangers ne sont pas épargnés. Ils devront verser quelque 7 300 euros pour obtenir une accréditation annuelle. Et la liste n’est pas exhaustive. Presque toute les couches des médias dans le pays ont été frappées au portefeuille.
Tentative de musellement
Une tendance qui a alerté les patrons de médias dans le pays qui craignent de travailler dans des conditions de précarité financière. Outre cet angle, les ONG de défense des droits de l’homme pointent une tentative de musellement de la presse. “Si ce décret est appliqué tel qu’il a été adopté, de nombreuses radios et télévisions indépendantes ne pourront survivre et le pays risque d’être déserté par les journalistes étrangers”, s’inquiètent Amnesty International et Human Rights Watch.
Le calendrier de ces nouvelles mesures renforce davantage les craintes dans le pays qui se prépare à des élections locales cruciales. Des élections auxquelles part fragilisé le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, le Frelimo, en raison notamment de la crise économique. En octobre 2019, le pays sera également aux urnes pour la présidentielle.
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