L’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), en collaboration avec le Réseau des journalistes pour la promotion de l’éducation inclusive, a animé une conférence de presse ce mercredi 23 juin 2021, à son siège à Ouagadougou. L’objectif de la rencontre avec les journalistes était de dénoncer la non prise en compte des élèves autistes dans l’organisation de l’examen du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) session 2021.
Au Burkina Faso, l’examen du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) a débuté le mardi 22 juin 2021 sur toute l’étendue du territoire national. Mais déjà, certains acteurs du système éducatif dénoncent des insuffisances organisationnelles. A en croire Boukary Pamtaba, président de l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), une structure spécialisée dans le suivi des enfants autistes, ces derniers ont été oubliés dans l’organisation de l’examen du CEP session 2021, car, ils ont subi un grand préjudice. A cet effet, il dit avoir été surpris de constater que l’épreuve de dictée qui a été soumise aux élèves autistes le mardi 22 juin, premier jour de composition du CEP, était en réalité un sujet spécialement conçu pour les candidats malentendants.
Une situation qui pourrait impacter négativement le reste de la composition de ces enfants. Pour Boukary Pamtaba, si cela est arrivé, c’est parce que les autorités en charge de l’organisation de l’examen n’ont pas consulté les acteurs de terrain qui s’occupent de l’éducation et le suivi des enfants autistes. Il condamne donc ce qui est arrivé et appelle le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de permettre désormais à ces enfants de prendre part à l’examen dans de meilleures conditions. « L’inspection Ouaga 4, a présenté 4 enfants autistes à l’examen du CEP 2021. Malheureusement, à notre grande surprise, le sujet de dictée qui leur a été donné est une épreuve des élèves malentendants. On n’évalue un élève sur la base de ce qu’il a appris durant l’année scolaire. Parler de l’éducation inclusive, c’est tenir compte de toutes les spécificités. Mais, cela n’a pas été le cas », a déploré le premier responsable de l’ABAPE. Selon les dires de M. Pamtaba, ce n’est pas la première fois que cet incident arrive, et il pense que c’est parce que des gens s’enferment dans leurs bureaux climatisés pour élaborer les sujets d’examen sans associer les acteurs du terrain.
Michel CABORE