Exploitation minière : quelle fin pour le charbon fin d’Essakane ?

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La canadienne IAMGOLD exploite le site minier Essakane depuis près d’une décennie et faisait des affaires au Burkina Faso sans grand bruit. Le nom de cette compagnie est associé à des valeurs d’excellence, de leadership, de transparence et de responsabilité sociale. Et voilà que depuis fin décembre dernier, une affaire dite de charbon fin frappe de plein fouet la mine Essakane. En cause, une exportation ‘’douteuse’’ de charbon fin. L’affaire a jeté un coup de froid dans le secteur minier burkinabè car elle implique la mine la plus emblématique du pays, qui se retrouve ainsi éclaboussé par un malheureux incident.

 

Les faits ont pu être mis au jour suite à une dénonciation qui est arrivée sur le bureau du Parquet. Alerté, celui-ci a transmis des instructions aux services de contrôle internes de la Brigade nationale antifraude de l’or (BNAF). Celle-ci a trouvé que l’opération d’exportation était légale et qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. La justice burkinabè a poursuivi l’investigation avec l’aide de deux experts, l’un chimiste et l’autre douanier. L’affaire a véritablement pris de l’ampleur après la divulgation en mai dernier par la presse des extraits du rapport des experts. Selon la presse, les deux experts ont mentionné dans le fruit de leur enquête, que les faits dénoncés sont avérés. La direction de la mine Essakane a contesté les conclusions du rapport.

Dans un communiqué de presse, et dans le cadre d’une visite de presse IAMGOD Essakane SA a souligné que les allégations de fraude avancées dans l’affaire dite de charbon fin sont sans fondement. La mine a réfuté catégoriquement toute accusation de méfait dans l’exportation de son charbon fin. IAMGOLD Essakane SA a déclaré avoir respecté la procédure d’exportation et obtenu les autorisations requises des autorités compétentes. Le ministre en charge des mines, Oumarou Idani lui-même, accusé de collusion avec la mine Essakane, a souhaité qu’une firme externe soit mandatée en renfort pour une contre-expertise.

Les quantités déclarées et les estimations faites par la mine Essakane se trouvent-elles au-dessus de celles avancées par les experts chimiste et douanier ? Autrement dit : contiennent-elles plus d’or qu’elles ne le devraient ? Y Ea-t-il eu tentative de fraude ou erreur technique ? Des questions demeurent. A l’heure actuelle, de nombreuses personnes ont été auditionnées par les autorités judiciaires. On attend de savoir quel sera le prochain développement de l’affaire. Essakane est-elle menacée de poursuite judiciaire ? si c’est le cas, la démarche s’annonce longue.

Yannick Zerbo

Flore KINI

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