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FARMA TIEBA, ce militaire radié devenu promoteur de maquis

FARMA TIEBA, est un ex sergent et porte-parole des militaires radiés à la suite des mutineries de 2011. Après avoir été éjecté de l’effectif de l’armée burkinabè, FARMA ne s’est pas cloitré entre ses quatre murs pour pleurer son sort, car il est convaincu que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. C’est ainsi qu’il a très vite consacré son énergie à l’activité de son maquis situé au quartier Nonsin de Ouagadougou. Dans la présente interview l’ex militaire  explique comment il a pu transcender son accident professionnel, pour se construire une autre vie.

FasoPiC : De militaire à promoteur de maquis, qu’est-ce qui a motivé le choix dans ce domaine ?

FARMA TIEBA :  le choix pour cette activité est une histoire de longue date. Même quand j’étais encore dans l’armée, j’exerçais dans ce domaine. Tout a commencé lorsque je suis revenu de ma mission avec le premier contingent de Darfour en 2011. Lorsque je suis revenu, rapidement j’ai mis en place un Kiosque où ma femme vendait à la fois la bière et de la nourriture. Chaque fois à la descente, je m’y rendais avec les amis pour aider madame à gérer. Ainsi, après les évènements malheureux, j’ai décidé de m’engager plus dans le domaine.

FasoPiC : Est-ce que le métier nourrit son homme ?

FARMA TIEBA : absolument ! C’est un métier rentable, si et seulement si  vous y mettez du sérieux. Comme tout autre travail, celui du maquis aussi nécessite le courage et la persévérance.

FasoPiC : Combien d’employés sont-ils à votre charge ?

FARMA TIEBA: actuellement j’emploie une quinzaine de personnes, et le salaire minimal commence à partir de 35000 FCFA et plus. Dans le mois je compte des millions en termes de chiffre d’affaire.

FasoPiC : L’aide sociale du gouvernement a-t-elle contribué à développer votre activité ?

FARMA TIEBA : Il faut dire que je m’étais déjà lancé comme je viens de le dire plus haut.  En plus, mes activités ne concernent pas seulement le maquis. Je postule même au niveau des marchés publics. J’ai un secrétariat public basé dans la ville de Gaoua, qui me permet de postuler pour les fournitures de bureau. Aussi, j’ai un champ d’anacarde et il y a eu une année où le prix de vente  a été satisfaisant, me permettant alors, de soutenir l’activité au niveau du maquis.

S’agissant de l’aide du gouvernement, sans vous mentir, c’est une somme que j’ai prise pour achever la construction de ma maison à Banfora. C’est une aide que nous avons voulu refuser au début, mais comme dans un groupe c’est la position de la majorité qui compte, j’ai fini par m’aligner à la voix des autres.

FasoPiC : Quelles sont vos futures ambitions ?

FARMA TIEBA: comme je l’ai déjà dit, je suis  dans plusieurs domaines. Quand j’aurai fini totalement avec la construction de ma maison, je compte acheter une voiture BEN, et investir dans la quincaillerie, où j’ai déjà suivi une formation.

FasoPiC : Seriez-vous prêt à rejoindre les rangs de l’armée au cas où le gouvernement déciderait de votre réintégration ?

FARMA TIEBA : franchement sur ce point je pense qu’il n’y a pas de débat. Je ne cesserai de répéter que je suis allé dans l’armée par amour.  Depuis mon bas âge en Côte D’Ivoire, j’ai toujours aimé la tenue militaire. Aujourd’hui si on appelle pour défendre mon territoire, je suis prêt à répondre pour l’honneur de ma patrie.

FasoPiC : Quel appel avez-vous à l’endroit de vos camarades militaires radiés ?

FARMA TIEBA : j’aimerais leur dire de rester sereins et intègres. Je souhaite qu’ils se départissent de toute action pouvant ternir l’image des militaires radiés. Déjà nous avons été accusés à plusieurs reprises. Ça fait vraiment mal quand tu entends que les radiés sont impliqués dans une affaire pas catholique, car c’est l’image de tout le groupe qui se ternit davantage.

Nous allons continuer la lutte pour que le droit soit dit. Quand tu veux sauver ton honneur, il ne faut pas donner l’opportunité à tes ennemis de se moquer de toi. Certes, nombreux sont ceux qui ont perdu espoir, mais le plus important c’est de rester digne et continuer la lutte. Même si nous n’avons pas gain de cause, nos enfants pourront poursuivre le combat. Je demande également au gouvernement de traiter l’ensemble des burkinabé, sur le même pied.

Interview de MICHEL CABORE

nicolas bazie

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