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Depuis la fermeture des établissements scolaires, le 14 mars dernier, pour endiguer le coronavirus, les professeurs vacataires des établissements privés broient au noir. Ceux de la ville de Kaya ne cachent pas leur désarroi, le vendredi 17 avril 2020.
Bachirou Sawadogo est un professeur permanent d’Anglais dans les lycées et collèges privés de Kaya, depuis l’année scolaire 2015-2016. Depuis l’arrêt des cours, il éprouve des difficultés pour subvenir à ses besoins. «Nous essayons de jongler pour s’adapter à la situation de COVID-19. Nous dépensons chaque jour alors que rien ne rentrer. Du coup, vivre devient difficile», a-t-il déclaré. Dans le message du Chef de l’Etat, Roch marc Christian Kaboré, adressé à la Nation, le 2 avril dernier, il pense que les professeurs vacataires ont été oubliés. «En aucun point les vacataires ont été pris en compte dans les mesures d’accompagnement dans le cadre du coronavirus alors que les établissements scolaires sont aussi fermés. Pourtant, nous vivons exclusivement en fonction de la vacation», a-t-il déploré. C’est pourquoi, l’anglophone Bachirou Sawadogo a exhorté les chefs d’établissements à faire preuve de solidarité. «Si toute fois nous arrivons à avoir nos salaires à la fin du mois d’avril, cela allait beaucoup nous soulager », a-t-il espéré.
Son collègue mathématicien Nakaossé Ouédraogo subit le même calvaire. «Les coûts sont énormes parce que les vacataires vivent en fonction de leurs efforts directs. Donc, s’il n’y a pas de vacataire, il n’y a absolument rien», a-t-il déclaré. Pour lui, les mesures sociales d’accompagnement sont salvatrices mais insuffisantes. «Nous avons de problèmes de nourriture, de loyer et de santé», a-t-il indiqué. Nakaossé Ouédraogo a fait savoir que les vacataires ont été oubliés. «Aucun établissement scolaire à Kaya n’a pris des initiatives pour nous accompagner durant cette période difficile. Ce qui est déplorable. Pire, certains enseignants permanents, censés entrer en possession de leurs salaires du mois d’avril, ont vu leurs contrats suspendus en attendant la reprise des cours», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la réouverture des salles de classe le 28 avril prochain, nos interlocuteurs restent sceptiques. «Il nous reste que dix jours et jusqu’à présent, aucune disposition prise. Pire, avec les coupures d’eau persistantes, il sera difficile de respecter les mesures d’hygiène annoncées par le gouvernement », a confié Nakaossé Ouédraogo. De ce fait, il a invité chaque établissement privé à mettre en place ses dispositifs de lave mains et à octroyer des bavettes à ses élèves avant la reprise des cours.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)