Les fêtes de fin d’année ont toujours été une période décisive qui ne passe jamais inaperçue. C’est un moment de réjouissance populaire, mais aussi un temps propice pour les affaires dans le domaine du commerce. A quelques heures de la fête de Noël, qui marque la naissance de Jésus Christ pour les chrétiens, une équipe de la rédaction FasoPiC s’est rendue chez quelques commerçants, pour toucher du doigt l’affluence autour de l’achat des articles.
Il était 11heures lorsque nous sommes arrivés au marché de Katre Yaar, qui grouillait d’un monde cosmopolite et qui s’étendait à perte de vue. On avait l’impression d’être devant une foule immense qui déambulait, pourtant chacun était venu dans le but de se procurer quelque chose. Mais le paradoxe ici, c’est que la plus part des commerçants que nous avons eu à interviewer, crient à la morosité du marché. Ce qui nous a amené à faire la différence entre foule et clients. La lenteur de ce climat des affaires pourrait avoir un lien avec l’existence de la Covid-19, selon leurs indications. Même si certains vendeurs n’enregistrent pas assez de clients pour le moment, d’autres par contre se frottent déjà les mains.
Edith Kando est coiffeuse dames. A l’écouter, en cette année 2020, le marché n’est pas fructueux. « Chez moi, le prix de la coiffure varie de de 2000 FCFA à 10000 FCFA, selon le modèle choisi par la cliente. Cependant, le marché est vraiment timide parce qu’il n’y a pas de clientes. Par exemple toute la journée d’hier, j’ai reçu aucune cliente. Aujourd’hui comme vous le constatez, il est 13heures et je suis toujours à seulement quatre clientes, ce qui signifie que ça ne va pas du tout », a-t-elle déploré. Elle estime que la pandémie de la covid-19, pourrait être l’un des facteurs de cette absence de la clientèle.
Un peu plus loin, nous avons été accueillis par Philippe Kabré, un vendeur de produits de beauté. Chez lui aussi, le marché n’est pas ‘’souriant’’. « Parlant des fêtes il faut dire que le marché est vraiment morose, il n’y a pas de clients mais on fait avec. On ne sent même pas les fêtes, on se dit que les clients sont peut-être en route. L’année passée était encore meilleure. Mais je pense que la covid-19 aussi joue beaucoup sur le marché », a-t-il expliqué.
Venue acheter des produits de beauté, Dicko Fatima est confiante que sa fête sera belle. « Ce matin, Je suis ici pour acheter des produits de beauté. Dans l’ensemble, les fêtes se préparent bien. J’ai déjà fait les achats de tenues pour mes enfants et moi. Je peux dire que les prix des articles sont abordables. J’irai d’ici là faire les manucure et pédicure, ainsi que la coiffure », soutient-elle.
Même son de cloche chez la vendeuse de condiments divers Mariétta Tiendrebéogo. « A vrai dire il n’y a pas d’affluence côté clients. Nous ne sentons pas l’effet des fêtes. C’est vrai que le marché est bondé de monde, mais pas de la clientèle. D’habitude nous vendons plus que ça. Notre souhait est que les gens viennent acheter les condiments, mais nombreux sont ceux qui disent qu’il n’y a pas d’argent. L’année 2019 était mieux par rapport à cette année. Du matin au soir, on pouvait vendre sans repos », a-t-elle dit.
Un vendeur de poulet qui a préféré garder l’anonymat est allé dans le même sens, en soulignant que les choses avancent à pas de Caméléon. « Nous ne vendons que 50 à 60 poulets par jour », indique-t-il.
A partir d’un mois avant la fête, moi je commence à réserver les places pour les meilleurs clients parce qu’ils peuvent faire 2 à 3 tenues. « Nous avons enregistré beaucoup de clients en cette année 2020. Et les chiffres d’affaire, sont à saluer », se réjouit Sawadogo Hamadou Tidiane, un couturier qui a à son actif une quarantaine d’employés et apprentis confondus.
Tout comme l’année passée, les choses commencent bien pour Bila Zakaria, gérant d’une cave à vin. « Ici, je peux dire qu’il y a un embouteillage de clients », nous a-t-il confié. Et de rappeler que les chiffres d’affaire pour les deux fêtes de fin de l’année 2019 s’évaluaient à plus d’un million de francs CFA. Il dit espérer que cette année sera pareil.
Michel CABORE/ Nicolas BAZIE