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On se doutait bien que le secteur cotonnier burkinabé traverse une crise profonde. C’est bien le cas comme l’indique cette conférence de presse de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ). De ce qui ressort de ce point de presse, c’est que la politique a étendu ses tentacules dans le secteur rendant les structures de producteurs inopérantes. « Les unions départementales et provinciales sont souvent dirigées par des maires qui souvent ne sont même pas des producteurs » s’indigne un producteur qui se plaint que cela a pour conséquence des décisions prises sans le consentement des producteurs. De fait, les revendications des producteurs n’obtiennent pas gain de cause comme lorsque pour la campagne 2017-2018, ils ont dénoncé la mauvaise qualité des intrants. Le gouvernement avait alors octroyé 14 milliards à la Société des fibres textiles (SOFITEX), regrette Gabin Korbéogo pour qui la somme devrait servir à indemniser les producteurs et les fautifs, punis pour leurs actes.
De guerre lasse, certains producteurs de la régions des Hauts-Bassin ont abandonné la culture du coton au profit de celle des céréales à cause notamment de la non satisfaction de la plateforme revendicative qu’ils ont adressée au gouverneur depuis le 30 avril 2018.Lequel avait fait valoir son incompétence, sauf que la hiérarchie n’a elle aussi donné aucune suite à la plateforme. En mars dernier, les producteurs des trois régions cotonnières ont adopté une plateforme qui tienne compte de tous les producteurs . Celle-ci a été transmise le 27 mai dernier au ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles. Pour les producteurs, la relance de la filière cotonnière passe par la satisfaction de cette plateforme qui comporte…34 points. On peut noter entre autres, le relèvement du prix du kilogramme du coton à 500F « pour tenir compte des cours du marché international », la dissolution des unions de producteurs et la création d’une banque dédiée au cotonculteurs.
Soumana LOURA