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Finance : le défi égyptien d’Attijariwafa Bank

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En 2017, le groupe marocain a finalisé le rachat de la filiale de Barclays en Égypte. Si l’investissement est d’ores et déjà rentable, sa maison mère a prévu de revoir son portefeuille.
Depuis le 3 mai 2017, le périmètre du groupe Attijariwafa Bank s’est élargi à un douzième pays sur le continent. La filiale du holding royal, SNI, dont le total bilan dépasse 476 milliards de dirhams (42 milliards d’euros), s’est offert la branche égyptienne du géant britannique Barclays pour 4,9 milliards de dirhams. Rebaptisée depuis Attijariwafa Égypte, cette première implantation hors de la zone francophone est en train de devenir l’un des meilleurs investissements de la maison mère. La nouvelle filiale a détrôné toutes les autres pour figurer en deuxième position des meilleurs contributeurs aux bénéfices nets du groupe (RNPG), qui a atteint 5,4 milliards de dirhams en 2017, derrière le Maroc.
Les dirigeants d’Attijariwafa Bank voient déjà en elle un futur champion régional et un relais de croissance. « Nous sommes concentrés sur la transformation de la filiale en Égypte. Elle dispose d’un potentiel énorme qu’il faut absolument capter », nous explique d’emblée Ismaïl Douiri, directeur général ¬d’Attijariwafa Bank. Autrement dit, malgré sa participation aux bénéfices nets à hauteur de 7,4 % en huit mois d’exercice seulement, Attijariwafa Égypte a besoin d’une petite restructuration. L’opération pourrait prendre plusieurs années et même imposer un ralentissement de la politique d’expansion du groupe.
Le ROA, ratio qui mesure la rentabilité des actifs, atteint 4 % en Égypte alors qu’au Maroc, dans le meilleur des cas, on fait du 1 % , détaille Ismaïl Douiri
Convoitée aussi par Emirates NBD avant qu’elle ne tombe dans le giron du groupe marocain, Barclays Égypte n’est pourtant pas un monstre au pays des pharaons. « Ses parts de marché ne dépassent jamais 1 % sur l’ensemble des segments », précise un analyste financier. Mais l’occasion d’intégrer ce marché était trop belle pour le groupe marocain, qui lorgnait une telle opportunité depuis une dizaine d’années et avait déjà essayé d’acheter en 2015 la banque grecque Piraeus Bank Égypte.
Vu de Casablanca, le pays présente plusieurs avantages, comme la sous-bancarisation de la population ou un niveau des marges très important par rapport aux autres pays d’Afrique. « Le ROA, ratio qui mesure la rentabilité des actifs, atteint 4 % en Égypte alors qu’au Maroc, dans le meilleur des cas, on fait du 1 % », détaille Ismaïl Douiri. Et compte tenu de la taille de ce marché, même si Attijariwafa Bank reste localement un acteur de second plan, la filiale égyptienne pèse lourd dans les comptes de la maison mère.
Ahmed OUEDRAOGO

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