Front-anti grévistes au MINEFID : Des agents accusent les syndicats en grève d’être des opportunistes

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Des agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), s’inscrivant dans un mouvement de non alignés pour équilibrer les débats au sein du ministère en question étaient face à la presse le lundi 18 juin 2018 à Ouagadougou. Opposés aux grèves et sit-in qu’organise la Coordination des syndicats du ministère en charge de l’économie et des finances (CS-MEF), ils ont dénoncé la crise qui secoue depuis des mois déjà le monde des finances avant d’inviter le gouvernement à prendre des mesures idoines pour une sortie de crise et la sauvegarde du bien commun.

 

Ce ne sont pas tous les agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) qui soutiennent les mouvements de grève et de sit-in qu’organise depuis quelques mois déjà la Coordination des syndicats du ministère en charge de l’économie et des finances (CS-MEF). La sortie médiatique dont sont auteurs des agents dudit ministère le lundi 18 juin 2018 est une preuve. Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour faire part non seulement de leur inquiétude face à cette crise qui secoue le monde des finances depuis le mois de mai 2018, mais aussi de leur opposition face aux méthodes utilisées par la CS-MEF. Le porte-parole de ces agents, Dieudonné Patrice Bazié va déclarer en effet : « si le droit de grève est légale, il faut cependant noter que son recours de façon systématique et abusive est un facteur de destruction des efforts de relance économique et social en cours dans notre pays ».

 

On se rappelle que ce sont sept points auxquels la CS-MEF vient d’ajouter deux qui sont inscrits dans sa plateforme revendicative. A en croire le principal conférencier du jour, certains de ces points frisent le gangstérisme syndical. Pour justifier ses propos, il s’interroge sur la réticence de la coalition syndicale en grève, pour ce qui est du cas du check off dont les dispositions du décret n°2012-525/PRES/ (…) du 26 juin 2012, institut le prélèvement volontaire à la source des cotisations syndicales des travailleurs des secteurs public et parapublic. Il se pose alors la question de savoir comment peut-on par exemple prélever la cotisation syndicale d’un agent sans son consentement et de surcroit l’utiliser sans pouvoir produire un bilan de gestion ?

 

Au regard de ces faits, celui qui a confié être un ex-secrétaire général adjoint du SYNAFI estime que c’est le fonds commun qui est à la base des mouvements d’humeur qui paralysent l’économie nationale. Il qualifie cette façon de procéder comme étant de l’arnaque. A titre d’exemple, il confie qu’à la date du 20 février 2017, c’est plus d’une quarantaine de millions de francs CFA que le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) a perçus à travers les précomptes à la source des cotisations et une subvention estimée à 5 millions de francs CFA que lui a accordée par le MINEFID dont on ignore l’utilisation a-t-il soutenu. Face donc à cette situation, que l’on peut qualifier de malversation, il a confié que certains agents ont porté plainte en bonne et due forme le 4 octobre 2017 contre le secrétaire général du SYNAFI auprès de l’ASCE/LC. Il confirme que d’autres agents envisagent même porter plainte toujours contre lui auprès du procureur du Faso.

Le SYNAFI devenu radical à cause du fond commun ?

C’est en effet ce que l’on a pu comprendre à travers les propos de, Dieudonné Patrice Bazié : « aucun argument objectif ne peut conduire un syndicat responsable à un tel niveau de radicalisation ». Pour sa défense, il lance des accusations contre les syndicats en grève au nombre desquelles : la contestation des nominations de certains agents à des postes de responsabilités, des menaces et intimidations subies par les agents qui n’adhèrent pas aux mots d’ordre des syndicats lors des mouvements sociaux ; l’utilisation des méthodes discriminatoires et d’exclusion. Estimant que ce sont des opportunistes, il a affirmé qu’ils ont échoué et que s’ils pouvaient démissionner ce serait mieux.

 

Ne partageant pas les méthodes employées par la CS-MEF pour lutter, Dieudonné Patrice Bazié a annoncé la naissance au sein du MINEFID, d’un mouvement syndical rassembleur dans les jours à venir. Il confie qu’il va œuvrer à la défense des intérêts matériels et moraux de l’ensemble des agents du MINEFID.

 

En attendant que ce mouvement syndical ne voit le jour, les conférenciers par la voix de leur porte-parole ont souhaité la relecture de l’arrêté portant conditions d’éligibilité et modalité et réparation du fonds commun alloués aux agents des structures du MINEFID autres que les régies de recette ; le traitement égal de tous les agents du ministère aux fonds de motivations ; l’élimination de toutes formes de discrimination dans la motivation et la promotion des agents ; etc.

Au regard des contextes difficiles dans lequel se trouve le pays, ils ont lancé un appel pressant aux agents du MINFID à se démarquer des positions maximalistes dans les revendications syndicalistes qui répondent plus à d’autres chapelles qu’aux intérêts des travailleurs. Ils ont également invité les autorités à prendre des mesures idoines pour une sortie de crise.

Thierry KABORE (Collaborateur)

 

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