Crée en 2018, l’Alliance des Générations pour la Renaissance (AGR) est l’un des partis politiques membres de l’Opposition Non Affilé (ONA). Adama Doulkom président de l’AGR dans la présente interview, explique l’avènement de l’ONA, se prononce les élections à venir et fustige la communication sur la gestion de la maladie à corona virus.
FasoPiC : Comment se porte l’Alliance des Générations pour la Renaissance (AGR) ?
Adama Doulkom : l’AGR se porte bien. Après la création du parti le 12 avril 2018, nous avons travaillé à mettre d’abord l’accent sur l’institution, c’est-à-dire mettre en place un parti politique bien structuré à la base, avec un bureau exécutif national, avant de créer des démembrements au niveau des régions et provinces. Une telle structure est basée sur la complicité, la confiance et une entente entre camarades au sommet. Cela évite d’avoir un parti où il y a un président qui donne les ordres et les autres obéissent, mais un parti où tous les acteurs participent.
FasoPiC : Quel est le niveau d’implantation de votre parti sur le territoire national ?
Adama Doulkom : A ce jour, l’AGR est implantée dans certaines régions et provinces du Burkina Faso. Il s’agit entre autres de la Boucle du Mouhoun, de l’EST, de l’Oubritenga sans oublier le Kadiogo. Nous sommes satisfaits de l’implantation.
FasoPiC : Depuis le 09 mars dernier le Burkina Faso a enregistré ses premiers cas confirmés de COVID-19. Quelle analyse faite-vous de la gestion de cette pandémie ?
Adama Doulkom : l’Etat est en train de cafouiller par rapport à la gestion de la pandémie, au point où certains Burkinabè se demandent si la maladie existe vraiment. Quand on a à faire à une population majoritairement analphabète comme celle du Burkina, il est important de faire très attention à la communication, aux messages véhiculés. Le peuple est peut être analphabète mais force est de savoir aussi qu’il n’est pas idiot. Qu’il soit de l’ancien régime ou le nouveau régime actuel, les dirigeants ont amené les gens à perdre confiance. Et les tâtonnements au niveau de la gestion de la crise sanitaire laissent entrevoir des inquiétudes au sein des Burkinabè.
Les démentis sur la cause de la mort de la deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale Rose Marie Compaoré sont à déplorer. Donc, il y a des choses qu’il ne faut pas prendre à la légère quand on porte sur ses épaules une crise sanitaire, sécuritaire, etc. Il faut dire qu’il y a un sérieux problème de communication autour de la pandémie dans notre pays et il serait mieux pour le gouvernement de se ressaisir.
FasoPiC : Malgré la pandémie l’opposition politique exige la tenue des élections à bonne date. Vous partagez cet avis ?
Adama Doulkom : Je suis de l’opposition. L’AGR a fait sa déclaration d’appartenance à l’opposition même si jusqu’à cette date nous n’avons pas reçu une réponse du Chef de File de l’opposition (CFOP), chose que nous déplorons. Notre position sur la tenue des élections n’est pas différente de celle de l’opposition car, le Président du Faso est élu pour un mandat de 5 ans non prolongeable, selon la constitution. Alors, pour ne pas se retrouver avec un pays sans Président, il convient d’organiser les élections. C’est pour cela que les élections doivent avoir lieu, et le Président Kaboré dans cette dynamique ne doit pas défier la constitution.
FasoPiC : Votre parti fait partir du regroupement de partis politiques dénommé Opposition Non Affilé (ONA). Quelle est la vision de ce regroupement ?
Adama Doulkom : l’Opposition Non Affilé, c’est une situation de faite que nous avons constaté. Quand on prend les partis politiques, il y a l’Alliance des partis de la majorité présidentielle, il y a le CFOP qui a mis en place un cadre de concertation taillé sur mesure. Pourtant, il y a des partis qui se retrouvent sans camp. Donc, l’ONA c’est juste une situation de faite que nous avons mis sur papier.
L’ONA a pour objectif principal d’apporter aussi sa touche au processus démocratique du Burkina Faso tout comme le CFOP et l’APMP. Nous avons même adressé des correspondances à un certain nombre de structures comme l’Assemblée nationale, le CFOP, le conseil constitutionnel, les Ambassades et au chef de l’Etat. Il est temps que tout le monde se réveille. Si nous hommes politiques n’agissons pas, nous serons responsables d’éventuelles situations.
FasoPiC : Adama Doulkom sera-t-il candidat aux élections présidentielles de novembre 2020 ?
Adama Doulkom : Pour ce qui est de notre candidature aux élections, nous allons essayer de voir au cours d’une Assemblée Générale s’il faut désigner un candidat ou pas. Nous allons tenir compte de l’aspect des moyens financiers car il faut faire face à la caution, toute chose qui n’est pas à la portée d’un citoyen lambda. C’est donc l’Assemblée Générale qui décidera de la participation de l’AGR aux élections couplées de novembre 2020.
FasoPiC : Quel est votre appel à l’endroit du peuple burkinabè ?
Adama Doulkom : la question de la pandémie de la maladie à coronavirus est une réalité au Burkina Faso, même si nos dirigeants font douter un peu. Il faut que les populations se ressaisissent parce que, ce qui peut nous sauver, c’est le respect strict des mesures barrières comme l’utilisation du gel hydro alcoolique, le port du cache nez, le lavage des mains et la distanciation sociale de 1 m. Nous invitons toute la population à respecter ces mesures sanitaires parce que ça y va de la santé de tous.
Propos recueillis par Bernard M’pempé HIEN, Nicolas BAZIE