L’entreprise sociale Sisterhood SARL, à travers sa marque commerciale menstu’elles entend déconstruire le mythe autour des règles. Une initiative qui devra permettre à 200 femmes de vivre désormais dignement la période de leurs menstrues. A cet effet, un atelier de formation de 5 jours est organisé à leur profit à travers le lancement du programme dénommé « Changeons les règles ». Il sera question d’information, de sensibilisation et des remises de kits de protection. La cérémonie officielle a eu lieu ce mercredi 17 juin 2020, à Ouagadougou.
Durant 5 jours, 200 femmes issues des couches sociales vulnérables bénéficieront d’une formation intensive sur la gestion du cycle menstruel. Cette formation est une initiative de l’entreprise sociale Sisterhood Sarl, à travers sa marque commerciale menstru’elles, rendue possible grâce au financement de l’ONG DEM, et le soutien opérationnel de ICCV Nazemsé. Selon les organisateurs, de la présente formation, les menstrues sont signe de bonne santé chez les femmes alors que certaines personnes les considèrent comme des saletés, construisant ainsi un mythe autour de ce phénomène. Ce qui complique par moment toute communication et d’éducation devant permettre aux femmes et aux jeunes filles de mieux vivre cette période jusqu’à l’âge de 40 ans.
La mauvaise gestion des menstrues, selon menstru’elles, a des conséquences surtout pour les femmes en situation défavorisée. A en croire les initiateurs, cette précarité menstruelle entrave leur liberté de mouvement, pénalise les jeunes filles dans leur éducation et freine les femmes dans leurs activités économiques. En plus dans certains cas, elles sont stigmatisées durant leur période de menstrues, ce qui engendre une souffrance psychologique et des risques de santé. C’est pourquoi Menstru’elle, a jugé important de lever le tabou des règles et de soutenir les femmes pour qu’elles soient en capacité de vivre pleinement leur féminité et ne plus être freinées par ce phénomène naturel.
Selon l’animatrice de l’atelier, Adéline Tiendrébéogo, infirmière, 90% des filles burkinabé ont été surprises de leurs menstrues pour la première fois. Elle considère donc cette formation comme une aubaine, car il n’est jamais trop tard pour apprendre. « Nous avons constaté que la question des menstrues est toujours un tabou dans notre société. Les gens n’en parlent pas car ils estiment que c’est quelque chose de saleté. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de former les femmes pour les permettre de comprendre mieux ce que c’est que les menstrues et de les vivre sainement avec l’utilisation du matériel adéquat. Nous allons également distribuer 200 kits de protection à 200 femmes grâce à l’ONG Développement enfance du monde (DEM) », a-t-elle déclaré. A l’issue de cette formation, les participantes devraient à leur tour être des ambassadrices auprès de leurs camarades en terme de sensibilisation.
Elisabeth Nikiéma, tout en félicitant les organisateurs, s’est dite prête à sensibiliser ses camarades. « J’ai appris beaucoup de choses dans cette formation et cela contribuera à améliorer la gestion de mes menstrues et celles de mes filles. Je suis aussi outillée de sorte à pouvoir donner des conseils à mes camarades », a-t-elle laissé entendre. Chacune des participantes repartira avec un kit qui lui permettra de vivre ses règles en toute autonomie pendant 10 ans. En raison du coronavirus, la formation s’étendra sur 5 jours, à raison de 40 participantes par séance.
MICHEL CABORE