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Goundi : le barrage s’ensable et à mains nues, la population tente de le curer

Le barrage du village de Goundi (province du Sanguié) est frappé depuis ces cinq (5) dernières années par l’ensablement. Il est en danger et il faut le sauver. Conscients de cela, les habitants du village réunis autour d’un comité se sont proposés de le réhabiliter, et cela avec les moyens de bord.

Des habitants déterminés à creuser le barrage

 Ici, on creuse à l’aide de pioches ; et à côté une longue chaine s’est formée pour curer, mains nues, le barrage frappé par l’ensablement. Nous sommes à Goundi, un village de la commune de Réo situé à 10 km à l’Ouest de Koudougou. Le mercredi 5 Mai 2021, les populations de ce village, fatiguées d’assister impuissamment à l’ensablement de leur barrage, constaté ces cinq (5) dernières années, se sont constituées en comité pour le réhabiliter. « Les animaux n’arrivent plus à s’abreuver faute d’eau, et chez nous c’est même difficile pour notre boisson, n’en parlons pas de faire du jardinage », fait remarquer le porte-parole du comité, Yves Bazié. Le maraichage et les actions anthropiques menées sur les berges du barrage sont à la base de cette situation, et les habitants   en sont conscients.

les habitants de Goundi en plein travaux

« On le creusera même si cela nous prendra 10 ou 20 ans »

Construite depuis une soixantaine d’années, cette retenue d’eau a une superficie  estimée à plus de 40 ha. « Au vue de l’importance de ce barrage pour nous et nos familles, on s’est dit que c’est une urgence et qu’il fallait agir », clament les membres du comité. Ce qui les a amenés depuis près de deux semaines maintenant à s’organiser en quartiers pour « le creuser » ; et cela avec les moyens de bord et grâce aux cotisations de ses membres. « Le village compte 11 quartiers et chacun de ces quartiers, a son jour de passage, sauf le week-end », rapporte le porte-parole du comité. « On ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Même si cela nous prendra 10 ou 20 ans. Quand la saison pluvieuse va s’installer, nous suspendrons pour que l’eau se vide, avant de reprendre pendant la saison sèche. Ce sera ainsi chaque année .3», affiche Mr Bazié.

Le comité a donné le ton en attendant la réaction des autorités

Depuis le début de cette initiative citoyenne, ses organisateurs affirment avoir reçu la visite des autorités communales et provinciales, qui ont promis la réalisation d’études techniques sur le barrage. En attendant un quelconque soutien de leur part, les habitants de Goundi ont déjà donné le ton. Ils disent avoir commencé l’œuvre, en espérant que l’autorité vienne la poursuivre. «« Nous continuerons l’œuvre avec les moyens de bord, en les attendant. S’il y a des aides extérieurs, elles seront les bienvenues », lancent-ils. Toutefois,  le comité appelle les autorités et les ressortissants de la province à se pencher sur le problème du barrage, car étant leur principale source de revenu.

Des femmes en train de redonner vie à leur barrage

L’état du barrage handicape les activités maraichères

« Etant une population maraichère, l’eau est le fondement de notre production », fait remarquer le comité de réhabilitation du barrage. La saison sèche qui va de mi-novembre à mi-mai, est la période au cours de laquelle l’activité maraichère bat son plein. « Le barrage nous permet d’aider nos maris à arroser leurs jardins. Et c’est grâce aux revenus de cette activité que nous arrivons à subvenir aux besoins de nos familles, notamment dans la scolarité des enfants, leur santé et leur alimentation », laisse percevoir Edwige Kanguira, une habitante du village de Goundi.  Malheureusement la rareté de la ressource en eau et l’assèchement rapide du bas-fond, ne  favorisent pas ces activités, laissant les producteurs sans occupation pendant la saison sèche. « Nos maris sont laissés à leur triste sort dans les jardins. Et c’est tout un problème pour nous d’avoir des condiments pour la cuisine », constate impuissamment dame Kanguira, en lançant un SOS aux autorités pour sauver le barrage de Goundi.

 Abdoul Aziz KABORE (Correspondant)

nicolas bazie

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