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près deux jours de violence, Port-au-Prince s’est réveillée dimanche dans un calme relatif. Les rues restaient encore chargées de barricades, mais dans la grande majorité il n’y avait plus personne pour les tenir. Certains en ont donc profité pour constater l’ampleur de leurs pertes.
Bloqué dans Pétionville vendredi soir, Alphonse Charles avait abandonné sa voiture dans un parking privé et était rentré chez lui à pied. De son véhicule, il ne reste qu’une carcasse. Comme des dizaines d’autres, elle a été brûlée.
« Je ne peux rien y faire, j’encaisse le coup. C’est la réalité du pays je suis victime, aucun doute. Mais depuis qu’on vit en Haïti on est fâchés, explique-il. Là, la situation est calme, ça pourrait s’arrêter maintenant comme ça pourrait s’agiter encore. On n’a pas vu venir le point de départ, on ne sait pas où ça va arriver. On ne peut que suivre. Je continue à vivre, je ne peux pas me laisser emporter pour ce qui vient d’arriver d’autant que je vis en Haïti, je connais la réalité. »
Fataliste, Alphonse Charles n’en veut pas aux manifestants, mais davantage aux hommes politiques qu’il considère irresponsables et incapables de comprendre la souffrance des plus pauvres.