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Plus de deux mois après la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement, le SYNTSHA réclame toujours l’amélioration des conditions de travail et de vie et l’optimisation des soins offerts aux populations. Pour faire fléchir le gouvernement, le syndicat a donc décidé d’utiliser une arme d’oppression pacifique.
Le Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) est entré en grève de 48 heures depuis ce mercredi 17 avril 2019.A la suite de grève, nous avons visité certains centres médicaux. Au CSPS de Colsama du secteur 21, aucun service minimum. Au grand Centre Hospitalier Universitaire Sourou Sanou(CHUSS) de Bobo-Dioulasso, les différents services que nous avons visités entre autres le bloc opératoire, le service réanimation, les urgences, aucun signe d’agents de santé, excepté le département de la pédiatrie où nous avons rencontré le chef du département pédiatrie Mr Boubacar Nacro qui nous a confié : « Dans mon département, ce sont nos populations que nous soignons. Même s’il y a la grève, j’ai tenu au moins à assurer le service minimum. Comment voulez vous que mon département qui a le plus grand nombre de malades avec 7500 hospitalisations et 25 000 consultations par an surtout des enfants, qu’on ne puisse pas assurer le service minimum ? ».
Après le département pédiatrie, un service minimum trompeur est assuré à la maternité où on pouvait remarquer la présence de deux filles stagiaires échangeant dans un climat de cimetière et qui nous ont confirmé la présence de militaires pour assurer les services.
La grève a été largement bien suivie également au CMA du Do du secteur 22. Cela ne va pas sans de lourdes conséquences négatives, conséquences qui découlent de la négligence et du refus du gouvernement selon Gustave Somda, responsable à la formation syndicale du SYNTSHA, section du Houet : « Il n’y a jamais de lutte sans conséquences. Mais ces conséquences dont vous parlez ne sont pas ce que nous recherchons. On pouvait éviter tout ça mais le gouvernement n’a pas discuté avec nous et cela fait trois semaines que nous avons déposé le préavis de grève. Les conséquences ne sont donc pas à charge du syndicat ».
A travers ce mouvement de grève, les agents de santé réclament l’application du protocole d’accord signé le 13 mars 2017.Ce protocole d’accord minimal comporte trois volet à savoir le volet financier, volet infrastructure et volet carrière dont aucun point n’a été satisfait. Selon M. Somda ce ne sont pas de nouvelles revendications. « Nous avons interpellé le gouvernement sur l’état des infrastructures vétustes et toujours en panne. Vous avez des bâtiments ou l’eau coule sur les malades. Quand les matériels ne sont pas adaptés, aucun soin de qualité ne peut être donné aux populations » justifie-t-il.
Yaya KONE (correspondant)