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Abdoul Aziz OUEDRAOGO, médecin au Centre hospitalier régional (CHR) de Ouahigouya, président de l’association Ebenezer ‘’Santé pour tous’’
Dans la foulée de la commémoration de la Journée mondiale contre les hépatites, Fasopic est allé à la rencontre du Docteur Abdoul Aziz Ouédraogo du Centre Hospitalier Régional de Ouahigouya (CHR) en vue de mieux cerner les enjeux liés à la maladie. Ainsi que les moyens de prévention.
Maladies invisibles s’il en est, les hépatites sont pourtant la cause de centaines de milliers de décès chaque année à travers le monde. Et ce, malgré l’existence de moyens efficaces de lutte, les hépatites B et C demeurent l’une des premières causes de mortalité en Afrique subsaharienne. Pour sortir le fléau de la méconnaissance dont il est l’objet, l’Onu a choisi le 28 juillet pour commémorer la Journée mondiale consacrée au fléau. Cette commémoration est d’autant plus nécessaire qu’au Burkina Faso par exemple, plus d’une personne sur dix(10) porte et ce, de façon souvent inconsciente le virus de la maladie. D’où la nécessité du dépistage. Ce à quoi s’attellent les associations de lutte contre l’hépatite dont le défi principal est d’emmener le plus grand nombre à se dépister en vue de circonscrire la maladie. Car comme l’indique le Docteur Ouédraogo que nous avons rencontré, le dépistage est un moyen efficace pour contrer le fléau et ses corollaires.
FasoPic : Comment peut-on la définir l’hépatite ?
Abdoul Aziz Ouédraogo : Le mot ‘’hépatite’’ renvoie à tout processus inflammatoire au niveau du foie. L’inflammation peut être causée par des virus ou des médicaments comme le paracétamol ou l’alcool. Il y a donc des hépatites dues aux virus telles les hépatites A B C et D
Quels en sont les symptômes ?
Il arrive qu’ils soient frustes c’est-à-dire qu’ils passent inaperçus. Ce qui fait qu’on ne peut pas se fier à un seul symptôme. Néanmoins, on a l’ictère caractérisée par le passage au jaune des yeux et de la peau. On appelle ça la jaunisse. Il arrive au sujet qu’il ait envie de se gratter la peau ou qu’il soit constipé.
On entend plus parler de l’hépatite B. Cela veut-il dire qu’elle est plus dangereuse ? Quelle est sa particularité ?
Effectivement les hépatites B et C sont les plus dangereuses parce qu’elles peuvent se développer pour donner le cancer de foie ou la cirrhose. Rien que pour ce qui concerne l’hépatite B, 257 millions de personnes dans le monde vivent avec le virus. Conséquences, en 2015, plus d’un million de personnes en sont mortes.
Quels sont les modes de transmission ?
Il existe essentiellement trois voies dont entre autres l’infection de la mère à l’enfant, l’infection par des rapports sexuels non protégés et l’infection par les objets souillés de sang comme les aiguilles, seringues, lamelles, ciseaux… et enfin par la transfusion qui elle, est de plus en plus rare grâce à la sécurité en matière de transfusion constatée dans les différents pays.
A propos de la transfusion de la mère à l’enfant, es ce qu’il y a des dispositifs susceptibles d’empêcher que la maladie affecte le bébé ?
Depuis un certain temps et ce, de façon systématique, l’ensemble des médecins a inclus le test de dépistage de l’hépatite B dans les consultations prénatales. S’il s’avérait que la mère est infectée, l’enfant recevra une vaccination contre l’hépatite B dès sa naissance. En plus du vaccin, le bébé recevra des anticorps qu’on appelle des immuno- globulines. D’autant que depuis 2007, le vaccin contre l’hépatite B fait partie du Programme Elargi de Vaccination(PEV) grâce aux efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires.
Parlant des causes toxiques de la transmission, vous parliez tantôt de la consommation des médicaments. Quelles sont les autres substances dont la consommation est susceptible d’exposer l’individu à la maladie ? Et quel est le seuil à ne pas dépasser ?
Tout médicament a son mode d’action mais toujours est-il que normalement, on ne doit pas prendre plus de 4 grammes de paracétamol par jour.
Beaucoup de personnes ont pourtant le réflexe d’ingurgiter du paracétamol dès lors qu’ils sentent des maux de tête…
Je conseille les uns et les autres à éviter de prendre le paracétamol à tout bout de champ et d’éviter l’automédication. Ce qu’il y a lieu lorsque l’on ne sent pas c’est de consulter l’agent de santé le plus proche. Même si en cas de nécessité il arrive à quelqu’un d’en prendre, il est conseillé d’attendre au moins 4 heures après la prise précédente.
Quelles sont les méthodes de prévention ?
Il s’agit de faire le dépistage et de se faire vacciner. Le vaccin contre l’hépatite B est d’ailleurs l’un des rares vaccins qui préviennent aussi le cancer.
Es ce que le système sanitaire burkinabé est à la hauteur des enjeux ? Pour soigner la maladie en cas de survenue ?
Oui bien sûr ! Le Burkina a beaucoup de médecins gastroentérologues qui prennent en charge tous les cas d’hépatite. Mais quand des complications comme le cancer de foie surviennent, ça devient plus difficile.
Propos recueillis par Soumana LOURA
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