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Alors que son pays peine à sortir de la crise politique, le président malgache s’exprime pour Jeune Afrique. Manifestations de l’opposition, ultimatum de la Haute cour constitutionnelle, stratégie face à ses prédécesseurs Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana… Hery Rajaonarimampianina aborde tous les dossiers.
Hery Rajaonarimampianina tente de sortir de la crise politique. La nomination d’un nouveau Premier ministre au profil de « technicien », en la personne de Christian Ntsay, et la formation d’un nouveau gouvernement « de consensus » dans la foulée n’ont cependant pour l’instant pas calmé l’ardeur des opposants. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, ses deux prédécesseurs, continuent de faire monter la pression et un parfum de fin de règne flotte avec insistance à Antananarivo.
Le président malgache, bien décidé à se maintenir au pouvoir malgré les appels pressants de l’opposition, se pose en reconstructeur d’un pays meurtri, et accuse les deux anciens présidents de chercher à le déstabiliser. « Les Malgaches sont lassés par les guerres d’ego entre leurs dirigeants », glisse Hery Rajaonarimampianina qui, s’il n’est pas encore officiellement candidat à sa succession, met tout de même en avant son Plan de croissance et de transformation. Un « programme de président », pas un programme de candidat, assure-t-il.
Jeune Afrique : Avez-vous été surpris par la décision prise par la Haute cour constitutionnelle, le 25 mai, qui refuse votre déchéance mais vous impose la nomination d’un nouveau gouvernement ?
Hery Rajaonarimampianina : Ce qui ne me surprend plus, c’est de voir le chemin qu’il nous reste à parcourir pour créer des institutions stables et des règles démocratiques acceptées de tous. Pour mémoire, les dates des scrutins ont été annoncées depuis mars 2017, conformément à la Constitution. Il a suffi d’une manifestation contre des lois électorales promouvant la transparence et l’équité pour tout remettre en cause. En tant que président, attaché au respect des institutions, j’accepte la solution proposée par la HCC. J’espère que les autres responsables politiques du pays feront de même.
Même si sa désignation a été plus longue que prévue, le nouveau Premier ministre – Christian Ntsay, nommé le 4 juin – semble correspondre au critère de « consensus » demandé par la HCC. Pourquoi lui ?
C’est une personnalité dont l’intégrité et l’honnêteté sont reconnues de tous. Et sa réussite à l’OIT le place au-dessus de la mêlée politique. C’est un signal fort envoyé à la population, pour leur signifier notre volonté de sortir le pays des querelles partisanes qui le plombent depuis des décennies. Au Premier ministre maintenant de faire la preuve que la satisfaction des revendications de l’opposition amènera un processus électoral apaisé.