Le Parti de la renaissance nationale (PAREN) s’est entretenu avec les journalistes ce 8 avril 2021 à Ouagadougou. Au menu des échanges, étaient inscrits la réconciliation nationale, l’éducation nationale et le changement climatique. Le parti dit adhérer au principe de la réconciliation nationale qui est vérité, justice et réconciliation.
Dieu, le pardon, la tolérance et la solidarité sont les valeurs qui prédisposent le PAREN à la réconciliation nationale. « Il n’y a pas d’avenir possible pour une nation, un peuple qui refuse de pardonner ses frères et sœurs qui ont commis des actes graves contre le principe de cohésion sociale », soutient Abdoul Karim Sango, président du comité chargé de réorganiser les instances du parti. Toutefois, tirant leçon des processus de réconciliation nationale, le parti propose la garantie du principe vérité, justice et réconciliation selon la nature de chaque dossier. Outre cela, il propose également un jugement accéléré et efficace des dossiers emblématiques des crimes de sang en cours de procédure. Ces procès dit Abdoul Karim Sango, loin d’humilier les auteurs et complices de ces crimes, doivent avoir une vertu pédagogique, pour rebâtir une nation sur des valeurs sûres.
Abordant le cas de l’ancien président Blaise Compaoré, monsieur Sango n’est pas passé par le dos de la cuillère pour signifier qu’il doit être jugé. « Blaise Compaoré doit être jugé. Maintenant le président du Faso peut décider de le gracier ». De ses explications, le président du Faso peut user de ses prérogatives constitutionnelles en matière de droit de grâce ou d’amnistie selon les cas, et si nécessaire au service de la réconciliation nationale. Le PAREN adhère au processus de la réconciliation et « ses responsables font partie des Burkinabè les plus légitimes pour soutenir un tel processus », a affirmé monsieur Sango. Mais prévient-il, « il faut éviter de faire de la réconciliation, un sujet de fourre-tout ». A l’écouter, ce que l’on voit aujourd’hui est le fruit de la haine politique entre des acteurs qui a alimenté la division au sein du peuple. C’est pourquoi il demande à ce que les intérêts des familles victimes des différents crimes soient prioritairement et principalement préservés, tout en clamant qu’il est inutile de distraire les gens dans cette affaire.
Le bilan à chaud de la participation du PAREN aux derniers scrutins a révélé des dysfonctionnements dans son organisation et dans son fonctionnement. Chose qui a été préjudiciable aux membres du parti. Cette situation indique Abdoul Karim Sango, a justifié la prise de mesures urgentes, d’où la démission de l’ensemble du bureau exécutif national le 28 décembre 2020 et la mise en place d’un comité de six membres chargé de réorganiser le parti. La création du comité en question a pour base juridique, la motion n°1 adoptée lors du deuxième congrès ordinaire du parti, tenu le 2 juillet 2006 et qui donne au fondateur des prérogatives exceptionnelles, qui lui garantissent un droit d’intervention dans la vie du parti.
Parlant de congrès, le PAREN compte tenir son prochain congrès extraordinaire les 28 et 29 mai 2021 à Ouagadougou, au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Il sera placé sous le thème : « Forger ensemble le Burkinabè nouveau, sur le socle du développement endogène ».
Nicolas BAZIÉ