Pays essentiellement agricole, le Burkina Faso a du mal à contrer l’insécurité alimentaire qui menace chaque année de millions de personnes. Pour inverser la tendance et être autonome, certains chercheurs burkinabè recommandent l’utilisation des variétés améliorées qui pour eux sont plus rentables, productives, et résistantes à la sécheresse et aux plantes parasites. De 2012 à 2020, ce sont environ 23 variétés améliorées du niébé qui ont été inscrites sur le catalogue national basées sur les critères de qualité et de quantité.
Au Burkina Faso, l’agriculture occupe environ 86 % de la population active. Ce secteur qui contribue à environ 35% du Produit Intérieur Brut (PIB), est confronté à plusieurs difficultés. En effet, partant des effets du changement climatique aux plantes parasites comme le Striga gesnerioïdes, en passant par les chenilles légionnaires, l’on peut dire que l’agriculture burkinabè a besoin d’une adaptation. Pour faire face à ces contraintes, la recherche joue un rôle important à travers la mise à la disposition des producteurs, des variétés améliorées. Dans la gamme des légumineuses, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agronomiques (INERA) a environ 23 variétés du niébé inscrites au catalogue national.
Selon Hamadou SIDIBE , sélectionneur et améliorateur des plantes à l’INERA, par ailleurs coordonnateur du programme protéagineux à la station de recherche de Saria, avant 2012, un certain nombre de variétés améliorées du niébé comme KVX 61-1 à goût sucré et bien d’autres variétés ont été vulgarisées. En 2012, indique -t-il, de nouvelles variétés ont été inscrites au catalogue national. Il s’agit des variétés Tiligré, Komcallé et Nafi. Huit (8) ans après soit en 2020 ajoute SIDIBE Hamadou, le programme sur la sélection du niébé, a inscrit au catalogue national des variétés de niébé dont ISSA-SOSSO, Makoyin, Yipoussi, et Gourgou.
Selon les explications de SIDIBE Hamidou, avec le contexte du changement climatique, les variétés du niébé que la recherche propose sont des variétés à haut rendement (environ 2 tonnes à l’hectare), à grosses graines, à cycle court (60 à 70 jours), tolérantes à la sécheresse et résistantes à certaines plantes parasites comme le Striga gesnerioïdes et bien d’autres contraintes. Elles répondent mieux dit-il aux exigences du producteur basées essentiellement sur les critères de qualité et de quantité.
Les merveilles des variétés améliorées
Aux dires de Hamadou SIDIBE, le taux d’adoption des variétés améliorées du niébé au Burkina Faso est estimé à 12%. Adama Bonkoungou est producteur des variétés améliorées du niébé à Pobé Mungao, localité située à une trentaine de km de Djibo, dans la région du Sahel, depuis 10 ans. Il dit produire en moyenne sur une superficie de 10 hectares. Pour lui, le choix de ces variétés améliorées s’explique par le fait qu’elles sont plus rentables, plus productives (environ 2 tonnes/ha) avec un cycle court (60 jours) et résistantes aux parasites.
Gislain Noba, Responsable Marketing de l’EPAM, l’Entreprise et Promoteur de Produits Agricoles Modernes basée à Ouagadougou, estime que les variétés améliorées sont d’une grande importance pour les producteurs. A l’en croire, malgré le changement climatique, caractérisé par la rareté des pluies, les variétés améliorées s’adaptent.
Avec les variétés améliorées, la faim sera vaincue au Burkina
Au Burkina Faso, de la période de juin-août 2020, 2.151.970 personnes seront en insécurité alimentaire sévère, indique le compte rendu du Conseil des ministres du 03 juin 2020. Ce qui signifie que la demande en consommation nationale est très importante. D’ailleurs, la consommation urbaine intérieure du niébé est estimée à 90% de la production nationale, selon le sélectionneur et améliorateur des plantes Hamadou SIDIBE. Il souligne qu’une semence de bonne qualité, contribue à 40% au rendement et peut contribuer à lutter contre la faim. Dans cette même vision, Gislain Noba soutient que le rendement moyen des variétés améliorées au Burkina est d’environ 2,5 tonnes/hectare. Ce qui peut permettre de vaincre la faim dans le pays. « En produisant les variétés améliorées, l’on est sûr de faire une bonne récolte, quel qu’en soit la saison et avoir à manger », renchérit Adama Bonkoungou.
Il faut faire confiance aux chercheurs
Au regard des différentes variétés agricoles, il est clair que les chercheurs burkinabè sont engagés dans la recherche des solutions dans le secteur de l’agriculture. Les efforts de ces chercheurs ont permis au Burkina d’occuper la troisième place après le Nigéria et le Niger pour ce qui est de la production du niébé.
Nonobstant que les efforts des chercheurs soient perceptibles, le taux d’adoption des variétés améliorées du niébé reste faible. Cela pourrait s’expliquer en partie par la méconnaissance de ces variétés par la majorité des producteurs. Mais pour venir à bout de cette méconnaissance, il faudra mettre l’accent non seulement sur la vulgarisation de ces variétés dites améliorées mais aussi sur la sensibilisation, afin de faciliter leur adoption.
Au regard de la superficie des terres cultivables dans le pays, soit environ 9 millions d’hectares et de la capacité des variétés améliorées à résister aux aléas climatiques, l’on peut affirmer que le Burkina Faso est sur le bon chemin pour vaincre la faim. Par conséquent, il serait nécessaire de travailler à renforcer la confiance entre producteurs et chercheurs.
M’pempé Bernard HIEN
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