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Depuis le 15 janvier 2016, date de la première attaque qui a frappé de grand fouet la capitale burkinabè, ce sont au total 10 enseignants qui ont été lâchement assassinés. C’est un os difficile à avaler pour le gouvernement en général et le corps enseignant en particulier. Suite donc à ces attaques terroristes macabres, 2369 établissements ont fermé leurs portes dans la foulée. Le phénomène a affecté 325 245 élèves et 10 048 enseignants avec 623 établissements endommagés. Ces chiffres ont été dévoilés, ce 6 février 2020 à Ouagadougou, lors de la conférence de presse du gouvernement, sur l’éducation en situation d’urgence.
Au Burkina Faso, plus précisément dans les zones en proie au terrorisme, le secteur éducatif est confronté à de sérieux problèmes qui jouent sur les élèves et les enseignants. Il faut dire qu’au stade actuel, il y a 27 communes où tous les établissements scolaires sont fermés et 54 communes où une partie des établissements scolaires sont aussi fermés. Alors, pour faire face à cette situation de l’éducation dans les zones affectées par l’insécurité, le gouvernement burkinabè a adopté selon le ministre de l’éducation nationale et la promotion des langues nationales Stanislas Ouaro, une scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires (SSEZDS) 2019-2024 et a crée aussi dans le nouvel organigramme du ministère de l’éducation, le secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence.
Le ministère de l’éducation, dans sa politique de faire de son mieux dans cette affaire, a, à son tour entrepris des actions, pour venir à bout de la situation dégradante dans le secteur. Ces actions selon le ministre Ouaro ont permis de réduire un tant soit peu l’impact de la crise dans les zones concernées, de sorte qu’on note à la date du 30 janvier 2020, la réouverture de 824 établissements scolaires. Nonobstant les efforts faits, la crise sécuritaire persiste et continue d’affecter le système éducatif dans six régions dont celle de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord, du Centre-Est et s’étend même à d’autres régions que sont le Centre-Sud et les Cascades. « Cette situation à la fois préoccupante et volatile laisse ainsi présager une difficile scolarisation des enfants ou même l’impossibilité de poursuivre les activités pédagogiques dans certaines localités de ces régions », a renchérit Stanislas Ouaro.
Toujours dans le but de résorber le problème de l’insécurité, il a fait savoir qu’un conseil de cabinet extraordinaire a été organisé les 23 et 24 janvier passés, pour faire une analyse objective et multidimensionnelle de la situation qui prévaut dans le secteur de l’éducation, afin de prendre des décisions éclairées, pour une meilleure gestion de l’éducation dans les régions à forts défis sécuritaires. Une collecte de fonds a été lancé aujourd’hui même, à cet effet, pour soutenir les FDS, dans leur mission de sécurisation du territoire, les familles des victimes des attaques terroristes et les personnes déplacées. Il s’agit notamment de promouvoir une éducation à la solidarité et à la citoyenneté au sein de la communauté éducative.
Nicolas Bazié